
Dans les discours prononcés par les tenants du pouvoir, le régime HVM promet la reprise économique. Sans toutefois préciser quand est-ce que la majorité de la population malgache sortira de la pauvreté absolue dans laquelle elle est tombée actuellement.
Pire, à voir les chiffres publiés dans la loi de finances rectificative 2017, la relance économique ne sera pas encore une réalité dans les années qui viennent.
Décroissance. En tout cas pour cette année 2017, la situation économique ne s’améliorera pas encore. «Le Plan National de Développement (PND) se trouve actuellement dans sa troisième année de mise en œuvre, et l’économie nationale retrouve progressivement son dynamisme depuis son adoption » lit-on notamment dans la loi de finances rectificative. Une manière en somme de justifier les pseudos efforts menés par l’actuel exécutif. Mais la décroissance prévue par la même loi de finances rectificative risque de freiner l’ardeur des citoyens qui vont encore être obligés de continuer à vivre dans la pauvreté. « Cet élan a été cependant confronté, depuis le début de l’année 2017, à des obstacles majeurs tels que le déficit pluviométrique et surtout l’occurrence du cyclone dévastateur ENAWO au mois de mars. Ces phénomènes n’ont pas laissé l’économie nationale sans conséquence et ont ainsi entraîné une révision à la baisse de la prévision de croissance économique pour 2017 ». « La croissance économique prévue initialement à 4,5% pour 2017 est révisée à 4,3%. Cinq branches sont essentiellement touchées par cette révision : l’agriculture, les transports de voyageurs, les industries extractives, les transports de marchandises et enfin l’élevage et la pêche. Les perturbations climatiques ont affecté le secteur primaire qui verra son essor ralentir. Les deux autres secteurs sont moins touchés malgré le fait que le cyclone ENAWO ait abîmé plusieurs infrastructures. En effet, certaines branches économiques ont parallèlement connu des performances exceptionnelles grâce au dynamisme de leurs activités ». Une croissance qui ne concerne cependant pas le secteur primaire qui est le plus fortement touché par les aléas. « Le secteur primaire verra sa prévision de croissance passer de 2,8% à 0,8%. En effet, le manque de pluie pendant la période de semis et le cyclone apparu quelques mois après ont affecté la branche agriculture avec un repli de -0,3% contre 3,5% attendu. En outre, l’accroissement de la branche élevage et pêche est évalué à 2,0% au lieu de 2,5%.
Moins morose. La petite croissance connue par le secteur secondaire laisse cependant entrevoir un avenir moins morose de la situation économique. «Le secteur secondaire passera d’une croissance de 5,4% à 5,7%. Les agro-industries ont, entre autres, connu une performance de 10,5% contre 7,7% prévue initialement grâce à la coopération avec le secteur privé pour opérationnaliser les industries sucrières de Nosy-Be et de Brickaville. Il en est de même pour les industries des boissons qui affichent avec la diversification de leurs produits une croissance de 7,5% au lieu de 5,3% prévue initialement. Par ailleurs, l’expansion de la branche zone franche industrielle est évaluée à 15,6% contre 11,2% dans la LFI. Cette vigueur s’explique essentiellement par la prorogation et le retour effectif de l’AGOA ainsi que la restructuration de l’économie chinoise inhérente à l’augmentation du coût de la main d’œuvre qui devrait profiter à Madagascar dans le domaine du textile ».
Léger mieux. Par ailleurs, un certain nombre de projets d’investissements vont entraîner un léger mieux pour le secteur des services. « Le secteur tertiaire sera également révisé à la hausse et passera de 5,2% à 5,8%. Cette performance découle de nouveaux projets d’investissement et de réhabilitation dans plusieurs domaines tels que l’énergie, le tourisme et les infrastructures. Les branches BTP (15,3% contre 12,8% dans la LFI), auxiliaire de transport (23,0% contre 6,2% dans la LFI) et télécommunications (4,5% contre 3,9% dans la LFI) sont, par exemple, des secteurs bénéficiaires de ces projets d’investissement. Une volonté de promouvoir l’investissement à moyen terme, Madagasikara veut promouvoir les investissements pour répondre aux besoins urgents en services sociaux décents, en infrastructures, et pour asseoir une croissance équilibrée et inclusive gage d’une meilleure qualité de vie pour sa population. Le taux d’investissement escompté pour 2017 est évalué à la hausse par rapport au LFI, et atteindra 19,2%. Le taux d’investissements publics sera à cet effet de 8,2%. Dans le moyen terme, le renforcement des efforts de financement est axé vers l’énergie, les routes, les infrastructures portuaires, l’éducation, la santé et le développement rural où des retards sont encore constatés. Dans cette optique, des projets ont été annoncés lors de la CBI et qui s’étalent en moyenne sur une période de trois à cinq ans au profit des secteurs public et privé ».
Recueillis par R.Edmond