Madagascar dispose enfin d’une gamma-camera scanner, un appareil de haute technologie, indispensable dans le dépistage précoce des métastases des cancers.
Un nouvel équipement de pointe pour dépister précocement les métastases des maladies cancéreuses. Installé au service de médecine nucléaire du CHU Andohatapenaka – plus connu de tous sous l’appellation hôpital « manara-penitra » – cet appareil, une gamma-caméra scanner, est le premier installé à Madagascar et le troisième en Afrique. La « gamma-caméra », rappelons-le, est un appareil permettant aux médecins nucléaires d’effectuer une scintigraphie, elle-même permettant de fournir des diagnostics détaillés sur le fonctionnement de divers organes du corps. Dans le cas de l’appareil nouvellement acquis, la gamma-caméra est couplée à un scanner. Il s’agit alors, en quelque sorte d’un appareil « deux en un ». « Il s’agit d’une double imagerie, à la fois fonctionnelle et anatomique, s’intéressant d’une part, à la structure des organes en ce qui concerne le scanner, et surtout à la fonction des organes, pour ce qui est de la gamma-caméra. Dans cet appareil, les deux techniques sont disponibles », explique le Dr Rasata Ravelo Andriamparany, maître de conférences à la faculté de Médecine et spécialiste en médecine nucléaire, premier responsable en charge de l’utilisation de ce nouvel appareil.
Exploration de la tête au pied. Toujours selon les explications du Dr Rasata, la gamma-caméra scanner permet de localiser les pathologies cancéreuses dont notamment le cancer thyroïdien, et les maladies endocriniennes. Les résultats de l’examen scintigraphique seront explorés par les médecins pour être adaptés au traitement du patient. L’appareil contribue davantage à la détection précoce des lésions et l’exploration des organes, de la tête au pied, en cas de suspicion de maladie touchant des organes comme le cœur, les poumons, ou encore les reins. « Cet appareil permet la détection, 3 à 9 mois avant l’apparition des signes cliniques », précise-t-il. Par le biais de cet équipement de pointe, il est ainsi possible de dépister très tôt les métastases. Les possibilités qu’offre l’appareil permettent alors d’effectuer des gestes thérapeutiques adéquats à ce genre de maladie. Il est alors possible, désormais, d’établir le diagnostic de certaines maladies, sans forcément nécessiter un déplacement à l’extérieur. Il va sans dire que la possibilité d’établir précocement le diagnostic contribue de manière très significative à la survie des malades.
Depuis son installation, il y a une dizaine de jours, plus d’une cinquantaine de personnes ont déjà bénéficié des services offerts par cet appareil. L’acquisition de ce nouvel équipement est le fruit d’un partenariat entre l’Etat et le Rotary International dans le cadre d’une subvention mondiale, dont la valeur est estimée à 180 000 dollars. La réception officielle a eu lieu avant-hier, 22 juin 2017.
Hanitra R.