
Le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF) a fait coup double hier au Sénat et aux 67ha.
Après l’Assemblée nationale le 20 juin dernier, la nouvelle loi relative à l’adoption a été votée par le Sénat hier. Le jour même de la clôture du mois de l’Enfance par la ministre de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, Onitiana Realy qui avait présenté le 17 janvier 2017 en conseil des ministres, le projet de loi qui n’est pas un simple toilettage de la loi du 7 septembre 2005 aujourd’hui abrogée.
Réforme en profondeur. En effet, il s’agit d’une réforme en profondeur basée sur le principe fondamental selon lequel « le point focal de l’adoption plénière demeure l’intérêt supérieur de l’enfant ». En revanche, l’adoption simple n’a pas été modifiée sur le fond pour ne pas bouleverser son importance et sa pratique séculaire au sein de la société malagasy. « Cet événement exceptionnel coïncide avec la journée de clôture de la session parlementaire et du mois de l’Enfance », a souligné avec satisfaction, la ministre responsable. Avant d’ajouter qu’ « avec l’adoption définitive de cette loi, nous franchissons une étape importante en matière de protection de l’enfant ».
Age limite. L’esprit de la loi Onitiana Realy est le suivant : « désormais, on doit rechercher des parents pour l’enfant ; et non des enfants pour les parents ». Par ailleurs, la nouvelle loi propose un dispositif plus souple au couple qui désire adopter un enfant sur le territoire malgache. De plus, le texte consacre formellement la compétence exclusive de l’Autorité Centrale de l’Adoption Malagasy (ACAM) en matière d’adoption plénière aussi bien nationale qu’internationale. La réforme prévoit aussi que l’âge de l’enfant adoptable passe de « moins de 12 ans à moins de 15 ans ». L’âge limite des adoptants étant fixé à 55 ans. Pour ce qui est de l’adoption intrafamiliale qui constitue la forme la plus courante pour les Malagasy, la nouvelle loi constitue un cadre normatif détaillé qui vise à sécuriser au maximum le statut et les droits de l’enfant adopté par un membre de sa famille. Partant de l’adage « nul n’est censé ignorer la loi », elle invite tout un chacun à prendre connaissance de la nouvelle loi afin d’éviter toutes formes de corruption. Elle a également tenu à dire que c’est le fruit du travail de collaboration de bon nombre d’acteurs et partenaires institutionnels (publics, privés, associatifs…) regroupés au sein de la Commission de Réforme du Droit des Enfants (CRDE).
Sans distinction. Elle, c’est évidemment Onitiana Realy qui a marqué hier la clôture du mois de l’Enfance par une visite à l’« Akanin-jaza Lovasoa » aux 67 ha qui a accueilli 2240 enfants depuis sa création en 1989 par Céline Ratsiraka. Annick Ratsiraka, la fille de l’Amiral était d’ailleurs présente hier lors de la descente de la ministre qui a signifié ainsi que les actions de son département bénéficient à tous les enfants. Sans distinction de couleur politique ni de quartier. La centaine d’écoliers qui ont entonné hier l’hymne du mois de l’Enfance avec la chanteuse Mireille en étaient témoins. Sans oublier les 100 autres enfants issus des quartiers avoisinants qui ont reçu des friandises, des jouets et des vêtements chauds en cette période d’hiver et de vacances. Le MPPSPF a même doté l’ « Akanin-jaza Lovasoa » de nouveaux balançoires et toboggans. Une manière de clôturer en beauté le mois de l’Enfance qui a été marqué par la marche de la génération ODD à Toamasina, la mise en place du parlement des enfants, le lancement de l’hymne « Tontolon’ny Ankizy », l’opération «3 000 goûters », la distribution de 1 380 copies d’acte de naissance, les circoncisions collectives, les distributions de vivres, les conférences et autres séances d’animation et de sensibilisation. Un bilan positif pour le MPPSPF dont les actions en faveur des enfants ne se limitent pas toutefois à un mois mais durent toute l’année.
Recueillis par R. O