Cet élément sonore a certainement été enregistré à l’époque où la patronne de l’hôtel « A&C » a ignoré deux convocations du Bianco.
C’est confirmé. Claudine Razaimamonjy bénéficie ou a bénéficié (c’est selon) du soutien du président de la République. En effet, dans un enregistrement audio qui a fait le tour des réseaux sociaux durant le week-end, cette femme milliardaire connue comme étant proche du couple présidentiel a démontré son statut d’« intouchable ». Il s’agit d’une conversation téléphonique entre la patronne de l’hôtel « A&C » et un agent du Bureau Indépendant Anti-Corruption (Bianco) qui l’a gentiment appelée pour être auditionnée à propos des dossiers de Justice lui concernant. Pour l’heure, l’on ignore pourquoi cet enregistrement qui devait être classé « confidentiel » a pu faire l’objet d’une fuite pour provoquer le buzz sur internet ? On sait toutefois que cet élément a été enregistré à l’époque où Claudine Razaimamonjy a ignoré deux convocations du Bureau Indépendant Anti-Corruption, suite à l’affaire Ambohimahamasina.
« Hystérique ». En tout cas, à travers ce document, l’on sait pourquoi Ambohibao a décidé d’aller jusqu’au bout de ses investigations malgré les pressions et les interventions. Dans cet enregistrement, l’on entend la voix d’une femme plutôt « hystérique » qui, pendant un peu plus de cinq minutes a crié, insulté et menacé un enquêteur du Bianco. Elle a pris plaisir à narguer l’enquêteur du Bianco. A maintes reprises, elle se vante d’être sous la protection du président Hery Rajaonarimampianina. D’ailleurs, dans ce fichier audio, le nom du numéro Un d’Iavoloha est cité à huit reprises. En quelque sorte, la baronne du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » accable le Chef de l’Etat d’être son protecteur ou plutôt son complice. « Vous devriez attendre que Hery Rajaonarimampianina quitte le pouvoir avant de me convoquer », soutient-elle tout en accusant le Bureau Indépendant Anti-Corruption d’être instrumentalisé par l’opposition. D’ailleurs, elle n’a pas hésité à cité le nom d’un opérateur économique de renom connu comme étant proche de l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina. Elle accuse Ambohibao d’avoir été manipulé par cet opérateur.
Se considérant intouchable et au-dessus de la loi en tant que proche du couple présidentiel, Claudine Razaimamonjy ne s’est pas empêchée de défier l’agent du Bianco en proposant à celui-ci de venir l’arrêter au Palais d’Iavoloha. Elle a également refusé catégoriquement de répondre à la convocation du Bianco et de venir à Ambohibao. « Je n’ai pas besoin d’aller à votre bureau. Je n’ai pas besoin de vous non plus. Je n’ai pas peur de vous. Je suis au Palais d’Iavoloha. Venez me prendre ici si vous osez », a-t-elle lancé. Pour enfoncer le clou, Claudine Razaimamonjy a proposé à l’enquêteur du Bianco de demander une audience auprès du président Hery Rajaonarimampianina si celui-ci souhaite l’arrêter. Une manière à elle de faire savoir qu’elle bénéficie du soutien indéfectible du Chef de l’Etat. Ce qui ne semble pourtant pas le cas, car la semaine dernière, lors d’une interview sur « TV5 Monde », le numéro Un d’Iavoloha a lâché la patronne de l’hôtel « A&C ». « Je laisse la Justice faire son travail… Tout le monde peut dire être proche d’un président de la République. Mais cela ne dédouane personne, le fait d’être proche ou loin du Président », a-t-il déclaré. Ceci explique peut-être cela.
Mandat de dépôt. Dans cet enregistrement audio, Claudine Razaimamonjy qui est actuellement sous mandat de dépôt à la prison de Manjakandriana s’en prend également aux agents du Bianco d’avoir arrêté et placé en garde à vue le Maire d’Ambohimahamasina pour l’affaire du détournement de 396 milliards d’Ariary de subventions exceptionnelles destinées à cette commune rurale. « Pourquoi avez-vous arrêté notre Maire ? », a-t-elle insisté. Comme si convoquer un élu pour enquête était un tabou. A la fin de la discussion, la femme milliardaire s’est même permis de proférer des menaces contre l’agent du Bianco en promettant de détruire sa carrière. « Nous allons nous revoir… N’oubliez pas que c’est nous qui sommes au pouvoir maintenant ». Quoi qu’il en soit, ce genre de comportement est une honte pour le président Hery Rajaonarimampianina et le régime « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ». On attend désormais la réaction des tenants du pouvoir par rapport à cet enregistrement.
Davis R