
Des leaders africains et 4 200 sages-femmes à travers le monde se sont réunis le mois dernier à Toronto, au Canada, pour appeler à une réforme urgente des politiques mondiales et à la reconnaissance de leur métier.
La Confédération internationale des sages-femmes (international conferedation of midwives – ICM), et plusieurs leaders africains ont réuni le mois dernier, les 21 et 22 juin 2017, des professionnels de la santé lors d’un forum de haut niveau afin d’aborder le problème du statut des sages-femmes dans le monde. Les sages-femmes, professionnelles de santé formées et compétentes, peuvent assurer 87 % des soins essentiels au cours d’une grossesse et après la naissance, même en ne disposant que de peu de ressources. On estime que grâce à elles, 56 % des morts pourraient être évités parmi les mères, les bébés à naître et les nouveau-nés, soit un million de vies chaque année. Cependant, une réforme urgente des politiques mondiales ainsi que la reconnaissance de la profession par les gouvernements s’avèrent nécessaires afin d’atteindre cet objectif.
Déficit de 350 000 « Rasazy ». Le forum, organisé par l’ICM, a réuni un large éventail de représentants gouvernementaux, de dirigeants d’organisations et de défenseurs mondiaux dans le cadre de leur 31e congrès triennal. Le premier dirigeant africain à répondre à l’appel du forum fut Jaya Kikwete, ancien président de la Tanzanie. Il a déclaré que les statistiques disponibles sont effroyables parce que le nombre de victimes parmi les mères et les enfants est énorme. « Ces chiffres nous attristent parce qu’aucune mère ne devrait mourir pour avoir donné la vie à un autre être humain. Une grossesse et une naissance devraient être des moments à célébrer, et non pas des moments de douleur », a-t-il ajouté. Pour sa part, Toyin Saraki, ambassadrice de bonne volonté pour l’ICM et fondatrice de la branche africaine de Wellbeing Foundation a déclaré : «…A l’échelle mondiale, il nous manque 350 000 sages-femmes et l’écart entre les personnes qui ont accès aux soins vitaux des sages-femmes et les autres est immense. Pour changer cela, il faut augmenter les fonds, améliorer l’éducation et les normes et encadrer les pratiques des sages-femmes, où qu’elles soient ».
131 associations. En dépit de la baisse constante de la mortalité infantile et maternelle dans le monde, des millions de personnes sont toujours en danger et le besoin de mobiliser l’attention et d’apporter du soutien aux des sages-femmes, en est d’autant plus vital. Sally Pairman qui dirige l’ICM a mis un accent particulier sur ce manque de soutien et de reconnaissance du métier de sages-femmes dans le monde. Le forum de Toronto a alors pour but de favoriser le progrès dans le soin des femmes enceintes, des mères, des nouveau-nés et de leurs familles, tout en assurant le statut à part entière de la profession de sage-femme. Rappelons que l’ICM représente plus de 500 000 sages-femmes dans 113 pays et regroupe à ce jour 131 associations de sages-femmes dans les quatre coins du globe.
Recueillis par Hanitra R.