C’est maintenant irrémédiable ! La manifestation organisée par le TIM pour la célébration de son 15e anniversaire ne pourra pas avoir lieu. Le préfet de la ville d’Antananarivo a réitéré l’interdiction qu’il a signifiée au parti de l’ancien président Marc Ravalomanana. La déclaration lors du point de presse qu’il a fait aujourd’hui ne souffre d’aucune discussion. Elle semble même être assortie d’une menace à peine voilée.
Interdiction définitive de la manifestation de samedi
Les membres du TIM ont organisé cett manifestation comme une grande fête. Il s’agit du retour triomphal de leur parti sur la scène politique malgache. Cela suscite, même s’il ne le dit pas ouvertement, la crainte du régime. L’autorisation accordée dans un premier temps par le préfet qui l’a fait de bonne foi a suscité bien des remous au sommet de l’Etat. Et sous la pression de ses supérieurs, il a été obligé de se rétracter. L’entourage de l’ancien président Marc Ravalomanana a décidé d’ignorer cette interdiction et a continué à faire comme si de rien n’était. Mais les titres de la presse favorable au régime annonçant un possible bain de sang, ce samedi, n’ont laissé subsister aucune ambiguïté sur la volonté du pouvoir d’empêcher la tenue de la manifestation. Le point de presse du préfet, hier, n’a laissé plané aucun doute : le stade de Mahamasina sera fermé. Des mesures de sécurité strictes seront prises. Elles seront détaillées aujourd’hui. On peut se demander pourquoi les autorités se sont raidies à ce point alors que les membres du parti TIM ont assuré avoir la parfaite maîtrise de la situation. Ou plutôt, on le devine : la décision est purement politique. Le parti HVM a organisé son congrès à Toliara récemment et a pu réunir ses militants en toute quiétude. Aucune crainte de désordre n’a été évoquée. C’est aujourd’hui la raison trouvée pour empêcher cette célébration du 15e anniversaire du TIM. Mais au-delà du risque de désordre, il y a la volonté du régime d’affirmer son autorité. Ce dernier n’a pas l’intention de céder même s’il doit utiliser la force. Comme d’habitude, il déploiera le maximum de forces de l’ordre, mais aura-t-il pour autant réussi à convaincre l’opinion du bienfondé de sa décison ?
Patrice RABE