C’est un pouvoir décidé à faire respecter son autorité qui a, en milieu de semaine, par l’intermédiaire du préfet de police de la ville d’Antananarivo, annulé l’autorisation pourtant déjà accordée de la célébration du 15e anniversaire du parti TIM. L’ancien président Marc Ravalomanana et ses partisans ont donc dû subir le contrecoup de ce véritable « ukase » pris par le régime qui ne veut pas voir cette manifestation se transformer en démonstration de force pour ces derniers. Pour l’appuyer, les responsables des forces de l’ordre sont passés aux mises en garde adressées à ceux qui avaient l’intention de venir à Mahamasina. Des éléments armés ont démonté le matériel de sonorisation déjà installé et se sont postés à l’entrée du stade pour en interdire l’entrée. Les protestations des membres de « Tiako Madagasikara » n’y ont rien fait. Cependant, ils n’ont pas baissé les bras et ont réitéré leur détermination à célébrer cet anniversaire dans l’enceinte de ce lieu historique. Mais dans le même temps, ils ont déposé une plainte au tribunal administratif où ils ont obtenu gain de cause. A présent, ils peuvent agir dans la légalité et se prévaloir de l’arrêt sorti pour pouvoir faire leur fête, aujourd’hui. Nul ne sait si les autorités vont respecter ce jugement ou s’ils vont aller jusqu’au bout de leur logique. On sait que les forces de l’EMMOREG seront en grand nombre, aujourd’hui et qu’elles vont faire de l’intimidation. Tout dépendra également de la détermination des partisans et des sympathisants de l’ancien président. On sait que beaucoup d’entre eux sont venus des provinces. Ce samedi 8 juillet devrait marquer une étape dans la vie démocratique de la nation. On pourra découvrir la véritable nature du régime celle d’un pouvoir autoritaire, ou celle d’un état respectueux du droit dont il devrait être le garant.
Notre actualité nationale a certes primé cette semaine, mais ce qui s’est passé sur le plan international nous a aussi tous interpellés. Le monde est en perpétuel changement et les dirigeants des grandes puissances influent sur la politique dont nous dépendons. On retrouve cette semaine une fois de plus Donald Trump, Vladimir Poutine, Angela Merkel, Emmanuel Macron, Kim Jong Un,ou Nicolas Maduro.
Un sommet du G20 d’une grande importance. En dépit des manifestations violentes des anti-G20, le sommet de Hambourg se déroule de manière normale. Donald Trump, le président américain, malgré ses attitudes non conformistes, devrait engager des discussions franches avec Vladimir Poutine, Angela Merkel et Emmanuel Macron veillant à bien les recadrer. Les sujets les plus brûlants du moment devraient être abordés. Le locataire de la Maison Blanche s’est senti particulièrement humilié par la réussite du tir de missiles balistiques de la Corée du Nord, le 4 juillet, accompagné de propos insultants de son homologue nord-coréen. Nul ne peut prédire quelle suite sera donnée par les Etats-Unis à cette provocation, la Chine, le Japon et la Corée du Sud redoutant une escalade. Lors de ce G20, d’autres questions seront examinées. La place de l’Union européenne dans le concert des grandes nations sera au centre des discussions. Le président Macron et la chancelière Merkel comptant bien renforcer leur position. Il sera aussi question des relations économiques entre les grands blocs.
En France, le président Emmanuel Macron continue à imposer son style jupitérien. Sa déclaration faite devant le congrès à Versailles a fait forte impression ; celle de son premier ministre, le lendemain, a complété la vision de son quinquennat.
Au Venezuela, le régime du président Nicolas Maduro prend une tournure de plus en plus dictatoriale. Les partisans de ce dernier ont pris d’assaut le parlement et ont blessé de nombreux députés de l’opposition.
C’est une semaine particulièrement mouvementée que la nation vient de vivre. Le régime a montré ses véritables intentions. Il a en ligne de mire ces élections présidentielles de 2018 qu’il veut à tout prix remporter et qu’il ne laissera aucun adversaire contrarier sa stratégie.
Patrice RABE