« Nous revendiquons l’instauration sans délai d’une nouvelle République dans l’esprit et les principes de la refondation ». C’est le cinquième point de la déclaration commune des leaders de l’Opposition hier matin au Centre Social Arrupe Faravohitra en marge du Forum des Leaders de l’Opposition. A croire leurs explications, l’on ne peut plus passer outre des mauvaises pratiques du « régime dictatorial et corrompu de Hery Rajaonarimampianina », pour reprendre leurs termes, lesquelles condamnent le pays. Dans cette optique, ce ne sont pas les illustrations qui manquent : liberté de manifestation contrôlée, liberté de la presse plus ou moins acquise, la culture de l’impunité, l’implication dans les affaires de corruption de certaines autorités étatiques et tous ces autres cas de figure qui portent le sceau du HVM. Pour ces partis qui ont d’ores et déjà effectué une déclaration individuelle appartenir à l’Opposition, il est temps de mettre sur pied « la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance ». Selon les explications d’Alain Andriamiseza, « l’on connaît toutes les mauvaises pratiques successives durant les régimes qui se sont succédé. C’est pour cela que l’on propose une nouvelle structure qui prône la refondation ». Jusqu’à maintenant, les partis de l’opposition sont limités dans leurs actions compte tenu du fait que non seulement ils sont éparpillés mais aussi et surtout, le régime en place donne plus de latitude aux opposants. A l’issue du forum d’hier, une lettre ouverte a été adressée au représentant de l’ONU à l’attention du Secrétaire Général des Nations unies.
Lettre ouverte. Dans cette missive, ils dénoncent la démocratie amputée d’une réelle Opposition. « Comment pouvez-vous concevoir une démocratie sans opposition ? » car pour eux, « quand le silence est obtenu par la violence légale et institutionnelle, ce n’est pas l’opposition qui est muselée, c’est la démocratie que l’on tue ». Dans cette même optique, ils fustigent également « les atteintes aux droits humains, l’abus de pouvoir, la corruption, le détournement des deniers publics et les agressions de la population par sa propre armée ».
Etat exécutoire soutien. Néanmoins, ils sont catégoriques. Ils ne veulent donc pas désigner leur chef lequel va siéger à l’Assemblée nationale. D’une part, ils promettent, dans la lettre ouverte, que « l’opposition à Madagascar veut exister sans violence mais s’imposera par la résistance si cela est nécessaire ». D’autre part, ils veulent et vont mettre en place un « Etat exécutoire soutien » qui, selon les explications d’Alain Andriamiseza, « sera garant de la démocratie et des ressources naturelles quelque soit la forme de l’Etat à adopter ». Jusqu’à maintenant, l’on ignore la stratégie que vont adopter ces partis.
Aina Bovel