
Prévue se tenir hier à 17h30 à la Terrasse de la piscine de l’hôtel Carlton à Anosy, la conférence de presse du grand argentier a été reportée à la dernière minute.
Personne ne sait ce qui allait être déclaré à la conférence de presse, organisée hier par le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana. Une dizaine de journalistes étaient invités à l’occasion, à la terrasse de la piscine du Carlton mais finalement, le ministre ne s’est pas jeté à l’eau. Quelque temps après, les rumeurs ont inondé les réseaux sociaux. Les informations ont circulé, stipulant que le ministre aurait déposé sa démission. D’autres sources en haut lieu ont annoncé que la lettre de démission du grand argentier aurait bel et bien été déposée, et que la conférence de presse d’hier a été annulée, suite à une demande en haut lieu. A noter que cela date de plus d’un an que le départ de Gervais Rakotoarimanana a été sollicité par de hautes personnalités. Réputé pour son intransigeance, le ministre fait plusieurs mécontents, notamment ceux qui sont habitués à l’interventionnisme et aux magouilles. Parmi les derniers cas évoqués par les indiscrétions figure un container qu’on voudrait soustraire au contrôle douanier, au Port de Toamasina. Comme l’on pouvait s’y attendre, le ministre a refusé cette dérogation « suspecte ».
Réformes. Outre cette réputation de « non magouilleur », Gervais Rakotoarimanana a également provoqué des grognes en coulisses, à cause des réformes entreprises dans le cadre du Programme économique. Les contrats de performance qui récompensent les agents performants et qui pénalisent les défaillants sont les plus cités, ces derniers temps. Depuis son arrivé au poste de Ministre des Finances et du Budget en début 2015, des changements ont été constatés, allant jusqu’à un cas de demande d’affectation émise par un agent de la douane de Toamasina … du jamais vu, qui laisse entrevoir la fin des abus aux postes « juteux » du Grand Port. En effet, si les réformes actuelles, sur la gestion des finances publiques, sont fortement appréciées par les partenaires techniques et financiers ; celles-ci sont mal vues par ceux qui ne bénéficient plus désormais des « avantages illégaux habituels ». Selon les informations en haut lieu, une haute personnalité fait face, aujourd’hui, à cette contrainte. Est-ce la raison de cette éventuelle démission du grand argentier ? Des précisions sont attendues ce jour.
Antsa R.