Après la clôture de la candidature au sein du CFM ou Conseil du « Fampihavanana Malagasy » vendredi dernier, le comité de sélection nationale procède au dépouillement des dossiers et procèdera, suivant les critères requis, à la sélection des 22 membres dont il en a la charge. Pendant ce temps, Bakoly Andrianady, membre de la société civile OSCAR ou Organisation de la Société Civile en Action pour la Refondation, estime qu’il faudrait partir du début, c’est-à-dire des origines de la crise. « Il faut connaître les causes profondes de la crise avant de procéder à la réconciliation nationale », soutient-elle. Car a priori, ceux qui doivent se réconcilier font partie directement des artisans de l’histoire politique du pays en général et des crises successives ou cycliques en particulier. « Si c’est pour favoriser les intérêts de chacun, le processus n’aboutira guère », continue-t-elle.
Biaisé ? Suivant cet angle, le processus risquerait d’être biaisé, car comme le prévoit la loi sur la réconciliation nationale – la loi n°2016-037 du 2 février 2017 – le chef de l’État a droit à la nomination des 11 autres membres. Une fois composée, cette institution – composée de 33 membres au total – est chargée de conduire le processus de réconciliation nationale. Par rapport à cela, Bakoly Andrianady a son mot à dire : « Il y a un petit doute, car l’on s’interroge si le président de la République ne procèdera qu’à la nomination de ses hommes ». Néanmoins, avec les conditions négatives – qui sont loin d’être anodines – l’on ne peut espérer que la transparence et la neutralité du processus.
Recueillis par Aina Bovel