
Le deuxième mandat du président de la République en exercice reste incertain à cause de sa mauvaise côte de popularité.
A l’époque du socialisme, la plupart des présidents africains qui avaient été proches des dirigeants de l’Union Soviétique avait pu rester longtemps au pouvoir. Pourtant, les donnes avaient changé vers la fin des années 80. Le vent du changement avait emporté avec lui plusieurs Chefs d’Etat de l’Afrique dont Didier Ratsiraka à Madagascar. La mondialisation et la démocratie ont bouleversé le continent africain. Quelques pays africains y ont résisté, pour ne citer que l’Angola et le Cameroun où José Edouardo Dos Santos et Paul Bia restent jusqu’à présent au pouvoir. Depuis 1992 à Madagascar, aucun président de la République n’a pu faire deux mandats. Zafy Albert a été empêché par les députés à la troisième année de son premier mandat. Revenu au pouvoir en 1996, Didier Ratsiraka n’a pas été réélu en 2002. Et quant à lui, Marc Ravalomanana a été renversé par un mouvement de rue à la deuxième année de son deuxième mandat. Deux questions se posent sur le cas de l’actuel président Hery Rajaonarimampianina : s’il sera candidat en 2018, sera-t-il réélu ? Et s’il sera réélu, pourrait-il terminer son second mandat ?
Côte de popularité. A s’en tenir à ses déclarations et à celles des barons du HVM, Hery Rajaonarimampianina sera candidat à sa propre succession en 2018. On ne peut qu’y croire si l’on se réfère aux déplacements qu’il effectue à travers l’île et aux actions qu’il entreprend ces derniers temps. Par contre, sa chance d’être réélu divise l’opinion nationale et internationale et ce à cause des problèmes sociaux (insécurité, délestage, inflation…) auxquels sont confrontés les Malgaches. Le président Hery Rajaonarimampianina n’arrive pas jusqu’à présent à trouver des solutions pour lutter contre l’insécurité, freiner la flambée des prix des produits de première nécessité et faire baisser les prix de l’énergie de la JIRAMA. Presque tous les jours, des concitoyens sont victimes d’attaques à mains armées. Ce manque de solutions et ses échecs font baisser catastrophiquement la côte de popularité du locataire d’Iavoloha. Alors que la prochaine élection présidentielle aura lieu dans un an et demi. A rappeler que le président Zafy Albert qui a essayé de sillonner l’île pour être à l’écoute de la population, bénéficiait encore de l’adhésion populaire, mais ce sont les députés qui l’ont empêché pour des raisons purement politiques. De même en 2009, la côte de popularité de Marc Ravalomanana n’était pas encore mauvaise. Il ne s’attendait même pas à sa chute. Mais, Marc Ravalomanana a été pris au dépourvu par un mouvement populaire qui a été soutenu par une fraction de l’Armée.
- R. Eugène