D’abord, depuis le 17 de ce mois, de nouveaux billets sont mis en circulation. L’unanimité face à l’évènement ne paraît pas être de mise parce que selon l’opinion généralement partagée, cela va entraîner plus d’inconvénients que d’avantages pour les usagers. On prend comme exemple, les difficultés qu’ont les Taxis-Be de rendre la monnaie de 20 000 Ar sur les 400 perçus. Mais le gros de la troupe des grognards (la majorité des salariés) s’insurgent parce qu’ils ont psychologiquement l’impression de gagner moins parce qu’on leur remet moins de billets et qu’il va falloir acheter du superflu pour avoir de la menue monnaie en retour.
Mais en vérité le manque de communication de la part des autorités conjugué à la contestation de tout, régnant impactent les discours. Est-ce difficile de dire que les billets s’usent vite(en grande partie due à l’incivilité) et que leur état nécessite leur renouvellement. Que la course contre les contrefacteurs veut une réactivité ou que la quantité de monnaie nécessaire pour les échanges de biens et services croissants doit suivre le rythme. Enfin, il est de raisons moins avouables, il est comme comment faire ressortir l’argent sale camouflé des différents trafics (bois de roses, détournements de fonds publics ou exportations illicites de ressources naturelles) et les réinjecter dans le circuit économique formel…). Enfin, il ne faut oublier l’orgueil d’un chef d’Etat d’avoir émis un billet sous sceau pendant son passage à Iavoloha.
Puis, l’article de notre ami et confrère Eugène Rajaofera paru à « La Une» samedi dernier soulève des commentaires acerbes. Pour son titre « Palais d’Iavoloha : Pas de président côtier en 17 ans », les critiques vont bon train en le traitant d’avoir un penchant pour la cause côtière et de prôner une alternance Mérina-Côtier au pouvoir à établir assez vite, voire de raviver l’antagonisme Merina -Côtier. Il est vrai que le Malgache d’aujourd’hui n’est pas celui de 1960 mais nier la différence en matière de différence de développement, c’est faire preuve de cécité intellectuelle. Cependant, le déficit de bonne leadership actuel n’est pas du à l’origine de tel ou tel. Comparer les 17 ans de gouvernance mérina et les 35 années de présidence effective côtière ne sert à rien car l’une ou l’autre ont conduit toutes les deux à une pauvreté croissante du pays, donc le citoyen est bien conscient que le critère d’origine n’est pas à prendre en ligne de compte, en priorité. Croire que l’électeur lambda obéit seulement à son appartenance tribale, ethnique ou provinciale lors de son vote est erroné et les élections en faveur des candidats élus le démontrent. Mais, il est indéniable que voir un fils du groupe arriver au sommet ne peut qu’être l’objet de fierté comme vouloir à tout prix que son groupe ait le monopole du pouvoir est une négation du vouloir « Vivre Ensemble ». Ici, les paroles de Jean-Jacques Séraphin, un Saint-Marien a toute sa portée quand il dit : « Je ne suis pas Merina, mais Tananarivien », ce qui veut dire que Madagascar appartient à tous les Malgaches. Non, Eugène n’est pas un journaliste de la radio des« Mille Collines ».
M.Ranarivao