On le voit rarement à cause de sa modestie doublée d’une très grande discrétion qui lui confère le profil type d’un travailleur de l’ombre. Lui, c’est le toujours jeune Maurice Andriamandranto qui, à 69 ans, n’a pas pris un seul ride grâce à une hygiène de vie idéale voire une bonne vie tout court avec son travail au sein de la commission du football professionnel au sein de la Fédération mauricienne.
L’icône du football malgache, Maurice Andriamandranto, le technicien qui a offert ses lettres de noblesse et tous les titres nationaux qui vont avec, au BTM FC des années 80, vit une vie tranquille à l’île Maurice, où sa grande passion pour le football continue à lui faire gagner sa vie depuis qu’il a débarqué en 1997 pour signer au Fire Brigade. La belle époque jusqu’à cet incident lors du match contre Scout qui a embrasé toute l’île à tel point que les autorités ont arrêté le football communal.
Mais Maurice Andriamandranto est resté, sollicité de partout comme il l’est.
De l’Asie 2000, le club le plus titré du football professionnel mauricien, il a aussi encadré les équipes de Beau Bassin Rose Hill et Vacoas Phoenix.
Avec le temps, il est devenu l’homme des situations difficiles autant pour les clubs qui veulent des titres que pour ceux qui veulent éviter la relégation. C’est ainsi, en accord avec la commission du football professionnel, qu’il a pris les rênes de Grande Rivière pour sauver une saison catastrophique. Si le club a été maintenu, il n’a pas pu battre Pamplemousse lors de la finale de la Coupe de la République. Maurice Andriamandranto parti, Grande Rivière a replongé pour finalement être reléguée cette année.
C’est que le rôle de ce Malgache au grand coeur est important pour le football mauricien. Il ne s’en vante pas mais il a pris sous sa cape tous les grands du football de l’île tels Tony François, Kesley Appou ou encore Davrincourt.
Toutefois ses meilleurs souvenirs sont bien malgaches. Comme ce premier titre de champion de Madagascar de St Michel contre Akon’Ambatomena gagné par 3 à 2 en 1963. L’ancien ailier de l’équipe nationale sous l’ère Gonzales a connu des heures de gloires depuis ses débuts d’entraîneur au Magasin M en 1969 puisque avec un petit crochet à l’AC Sotomayor en pleine crise de 72 pour revenir passer son Bac à Tana.
Un passage obligé pour celui qui est devenu un cadre du DES avec au passage lors des Universiades de Nairobi sous la cape d’Étienne Rasoanaivo, le père de Fidy qui, comme Maurice Andriamandranto continue de servir le football mauricien en prenant en charge les Espoirs de moins de 23 ans.
A eux deux, ils sont capables de rehausser le niveau du football mauricien. A moins que ce ne soit déjà fait car échouer par 2 à 3 devant les Angolais n’est pas si mauvais que ça.
Maurice Andriamandranto est d’ailleurs optimiste sur le sujet car l’Etat mauricien s’implique corps et biens dans le développement du football. C’est ainsi qu’il offre mensuellement 300 000 roupies à chacune des 10 clubs de l’élite. En sus, ces derniers reçoivent une subvention annuelle allant de 800 000 roupies à un million en contrepartie de la mise en place d’une équipe junior et d’une équipe féminine. Dès lors, on ne devait pas s’étonner de voir les Mauriciens devant car ils se sont donnés les moyens de leurs ambitions. A Madagascar, il faudrait attendre les élections pour voir nos dirigeants et les politiques offrir quelques ballons tout en ne disant rien quand des communes comme celle de Moramanga transforment le stade en place de marché. Du bullshit diront nos amis anglais.
Clément RABARY