Beaucoup d’opérateurs miniers opèrent dans l’informel. D’autres disposent de nombreux permis, mais ne les exploitent pas convenablement. Malgré cette distorsion, le secteur des mines est celui sur lequel, les dirigeants et les dirigés comptent pour une relance de l’économie nationale. Les ingénieurs des mines se manifestent, dans l’objectif de résoudre ces problèmes.
Une régulation de nombreux permis miniers délivrés est nécessaire. Une limitation doit être exigée car certains permis ne sont même pas utilisés par leurs titulaires, faute de techniciens compétents pour les accompagner, d’après les ingénieurs des mines regroupés dans l’AIMIMA (Association des Ingénieurs des Mines de Madagascar). « Des distorsions doivent être corrigées. Aujourd’hui, les mines sont si mal exploitées, à tel point que l’exploitation de certaines carrières deviennent indésirables. Outre la domination de l’informel, les détenteurs de permis miniers ne savent pas toujours comment faire pour une exploitation efficiente. Or, de notre côté, nombreux sont les ingénieurs des mines au chômage. Seulement 10 % des nouveaux sortants trouvent tout de suite un emploi. Certains doivent s’adapter et travailler dans les autres secteurs comme les BTP, les banques, etc. faute d’emploi. Pourtant, si nos mines sont exploitées convenablement, avec la participation des techniciens compétents, on peut dire que les impacts sur l’économie nationale seront considérables, et même les ingénieurs des mines opérationnels actuellement ne seront pas suffisants », a expliqué Frédéric Randrianarivelo, président de l’AIMIMA, lors d’une rencontre des ingénieurs des mines au domaine de Saint François Ambatomirahavavy, samedi dernier.
Rentabilité. Les exploitations traditionnelles sans étude et dépourvues de technologies sont encore très fréquents à Madagascar. « Les exploitants creusent au pif et s’arrêtent quand ils le veulent, sans repère. Par ailleurs, il est difficile pour des simples personnes de savoir si une exploitation en vaut la peine ou pas, surtout lorsque d’autres paramètres comme l’environnement, sont en jeu. Les ingénieurs des mines et les géologues sont aptes à évaluer les possibilités et la rentabilité d’une exploitation minière. Même le choix du point de départ d’une exploitation ou d’une exploration minière est important », a affirmé le président de l’AIMIMA. Malheureusement, ce métier des ingénieurs des mines est parfois exercé par des personnes qui n’ont pas eu de formations en la matière. Ce qui explique sans doute les problèmes actuels du secteur des mines, ainsi que le paradoxe de la Grande-île riche au peuple pauvre.
Techniciens. Pour l’AIMIMA, une tâche doit être accomplie par la personne la plus compétente dans le domaine. Pour ses membres, même le ministère des Mines doit toujours être dirigé par un ingénieur des mines, comme il l’est en ce moment. « Notre association est apolitique, mais nous nous mettons à la disposition des dirigeants, pour normaliser et développer le secteur des mines », ont martelé les membres de l’AIMIMA. A noter que cette association comprend maintenant plus de 400 membres.
Antsa R.