10 août 1991-10 août 2017. Cela fait 26 ans hier que les évènements tragiques d’Iavoloha se sont passés. A cette époque – et personne n’ignore que – l’on avait revendiqué le changement et le départ de l’Amiral Rouge. Actuellement, le constat est navrant, car on a l’impression que ceux qui avaient perdu la vie pour et dans cette lutte sont réduits au seul fait d’avoir été des « cobayes ». Par rapport à cela, le général Ramakavelo – analyste politique, historien, mais également celui qui faisait partie des artisans de la paix lors de cette crise avec la Convention du 31 octobre – a son mot à dire. « Nul ne peut ignorer ou effacer l’histoire. On devrait effectuer des gestes commémoratifs chaque 10 août, car ce qui s’est passé en 1991 fait partie de notre histoire. Et les dirigeants actuels doivent faire preuve de commémoration ne serait-ce qu’en transmettant un petit discours distinctif », a-t-il soutenu.
Les mêmes erreurs. Par ailleurs, le général Ramakavelo a mis le ton sur la répétition des évènements qui favorisent l’avènement ou la reproduction des crises cycliques, faisant partie des traits politiques malgaches. Pour lui, cela est dû à une chose : « les dirigeants successifs ne savent pas tirer des leçons ». Pour le cas de Madagascar, le vieux dicton « L’histoire est un éternel recommencement » trouve son fondement. Si l’on avait revendiqué le départ de Ratsiraka en 1991, en 1996, l’on a empêché Zafy Albert. Si Marc Ravalomanana « dérangeait » en 2009, on l’a éjecté du pouvoir. Actuellement, des groupes de partis politiques réclament également la démission du chef de l’Etat, Hery Rajaonarimampianina. Et pourtant, les coups d’Etat, qu’importent les termes descriptifs utilisés, n’ont jamais épousé le véritable concept de « révolution », de « restructuration », ou de « refondation ». « C’est déplorable ! », continue le général Ramakavelo en poursuivant que « ceux qui sont au pouvoir commettent les mêmes erreurs déposées par leurs précédents ». Et sommes-nous loin d’être étonnés que Madagascar sombre toujours dans la pauvreté d’autant plus que « le fait de ne pas savoir tirer des leçons du passé ne fait que contribuer à la paupérisation du pays », conclut-il.
Aina Bovel