Les Conseils des ministres sont devenus la bête noire des hauts responsables au niveau des différents ministères depuis l’avènement de la Quatrième République.
Il ne se passe aucun Conseil des ministres sans qu’il y ait limogeages et nominations aux hauts emplois de l’Etat. Le constat s’impose depuis le début de la Quatrième République qui est actuellement à ses trois ans et demi d’existence. Le premier mandat de cinq ans du président Hery Rajaonarimampianina expirera dans un an et demi. Le Conseil des ministres de chaque mercredi est devenu la bête noire des hauts dirigeants du pays. Pendant ces trois ans et demi, des têtes tombent et des nouvelles nominations sont adoptées. Si un nouveau ministre fraîchement nommé a le droit de choisir ses collaborateurs, il n’est pas normal qu’au sein de certains départements ministériels où les numéros « Un » n’ont pas changé pendant deux ou un an, ces derniers proposent presque chaque mois, pour ne pas dire chaque semaine, des limogeages et des nominations en Conseil des mMinistres. Chaque mercredi au Palais d’Etat d’Iavoloha, il y a toujours des limogeages et des nominations des secrétaires généraux, des directeurs généraux, des coordonnateurs généraux, des directeurs centraux et des directeurs régionaux. Et pire, il y a des cas où un haut responsable n’occupe son nouveau poste que pendant quelques jours. Le cas d’Andry Andriamanga Ralamboson, ancien coordonnateur de l’AVG (Alliance Voahary Gasy), a été flagrant. Il a été nommé directeur général de l’Ecologie au sein du ministère de l’Environnement. Mais, il a été limogé de son poste lors du Conseil des ministres suivant celui qui l’a nommé. Il a donc porté le titre de DG pendant une semaine seulement.
Troubles. Force est donc de constater que les hauts emplois de l’Etat sont devenus les emplois les plus instables à Madagascar depuis l’avènement de la Quatrième République. Cette instabilité qui compromet le principe de la continuité des services publics, touche le gouvernement lui-même. En effet, en trois ans et demi, le régime HVM a connu trois premiers ministres : Kolo Roger, le général Jean Ravelonarivo et actuellement Mahafaly Solonandrasana Olivier. Une partie de l’opinion politique n’exclut pas un quatrième chef du gouvernement avant l’élection présidentielle de 2018. A ce propos, des proches collaborateurs du président de la République manœuvrent pour ce changement à la tête du gouvernement. Quant aux autres membres du gouvernement, on ne peut plus compter le nombre des remaniements qui ont été opérés depuis le premier gouvernement de Kolo Roger. En tout cas, malgré cette instabilité au niveau gouvernemental et des différents ministères, la stabilité politique en général semble jusqu’à présent préservée. Des partis d’opposition et des syndicats essaient de faire bouger les choses, certes, mais, jusqu’ici, l’Etat, par le biais du préfet de police d’Antananarivo, trouve toujours des artifices juridiques pour interdire les manifestations pouvant engendrer des troubles dans la Capitale. Bref, même si le régime HVM est jusqu’ici épargné d’une crise politique pouvant compromettre sa stabilité, il connaît une instabilité permanente à l’intérieur.
R. Eugène