Il est sportif, a étudié le sport et est actuellement directeur technique national du tennis. Il est toujours là, derrière les jeunes surtout. Pourquoi ? Interview de notre travailleur de l’ombre du jour qui travaille à Maurice actuellement.
Midi Madagasikara : « Pourquoi vous vous investissez tant dans le sport ? »
Dina Razafimahatratra, directeur technique national du tennis : « Pourquoi m’investir dans le sport ? J’ai étudié le sport – l’éducation physique et sportive à l’ENS promotion 2004. »
Midi Madagasikara : « Pourquoi vous avez fait le choix du tennis ? »
Dina Razafimahatratra : « J’ai été éduqué dans le sport du coté des 67ha par un grand homme, mon père Razafimahatratra Jean Guy Albert qui a initié les Randriantefy Max et Ravalitera Rafolomantsiatosika à s’intéresser au tennis et à le pratiquer. Il était maître-nageur à Ankatso dans les années 70 puis s’est occupé de la piscine et du complexe sportif de l’Université aux 67ha, qui est parti aux mains de Seimad. Il est à la retraite et c’est surtout grâce à lui, le choix du tennis… Je n’aimais pas trop nager alors que mon père était maître-nageur, même si j’ai beau être champion de Madagascar en Natation chez les moins de 12 et 14 ans. Je voulais être comme lui et faire mieux que lui. Dès que j’avais du temps pour m’éclipser des entraînements de natation, je prenais la raquette de mon père et je sautais le mur qui séparait la piscine au terrain de tennis. Je jouais pieds nus et comme la raquette était trop lourde, je l’ai prise à deux mains à la Monica Seles et Fabrice Santoro. C’est comme cela qu’est venu le choix du tennis. Après un an de pratique, je participais déjà à mon premier tournoi international au Kenya chez les U14 en 1993 alors que j’avais 12 ans, j’étais aussi champion de Mada à la fois en U12 et U14 ».
M.M. : « Croyez-vous au sport malagasy ? »
D.R. : « Bien sûr que oui. Même si les résultats sont limités. Je pars du principe que le sport peut avancer si chacun fait de bon cœur ce qu’il a à faire. L’exemple est le suivant, dans un tournoi, il n’y a qu’un seul champion. Ce n’est pas pour autant qu’on va être pessimiste et se dire ‘abandonnons’. On le fait si bien partout en politique. Il n’y a qu’un seul président de la République mais tout le monde veut être candidat dans la mesure du possible. Croire au sport malgache oui…On peut croire à un avenir meilleur chez les jeunes. Je parle du tennis. J’ai toujours dit qu’à Madagascar, on peut faire des champions d’Afrique chez les U14. On a le potentiel humain et technique et même financier pour le faire. C’était le cas avec les Randy et Andritoavina. Maintenant pour maintenir le niveau vers les U16 et plus, il nous faudra un truc plus grand, un centre fédéral, promesse de la FMT actuellement avec l’augmentation des tournois internationaux
M.M. : « L’Etat ne suit pas toujours les efforts individuels, dans ce cas, quelles solutions préconisez-vous ? »
D.R. : « Il faudra prioriser certaines disciplines par rapport à d’autres et donc donner un budget plus conséquent aux disciplines qui marchent. Au tennis, le problème est le bénévolat. On se donne corps et âmes et la gratification est interne. Par exemple le DTN doit être un fonctionnaire payé par l Etat comme auparavant. Comme ce qui se passe partout en France, à Maurice et ailleurs. Le problème actuellement du tennis est de fournir des moyens plus adéquats pour maintenir le bon niveau des U12 U14 vers les U16 et U18. Vivement la construction d’un centre fédéral ».
Anny Andrianaivonirina