Le remaniement a donc eu lieu. Il n’y a pas eu de grands bouleversements dans la composition de l’équipe gouvernementale. Il y a trois départs et des changements de poste qui n’annoncent pas une rupture dans la conduite des affaires de l’Etat. Le régime ne va pas dévier de la voie qu’il a tracée : le changement mais pas le bouleversement.
Remaniement : le changement dans la continuité
Le chef de l’Etat était pressé de toutes parts. Il a fini par répondre à toutes les interpellations qui lui ont été adressées. Le fameux remaniement a bel et bien eu lieu, mais il s’est fait a minima. Il y a trois limogeages et des permutations de poste. Ce n’est donc pas l’électrochoc qu’on attendait. Dans le cas de ceux qui ont été écartés, on ne sait pas s’il s’agit de véritables sanctions car on subodore qu’ils pourraient être recasés autre part. La ligne de conduite du gouvernement ne devrait donc pas changer, le Premier ministre étant solidement installé à la barre. Maintenant, on attend de le voir à l’œuvre. Les problèmes qu’il devra résoudre sont immenses. Il devra s’attaquer au premier d’entre eux : l’insécurité qui mine la société malgache en ce moment. Les annonces faites auparavant n’ont pas été suivies d’effet et le résultat est cette perte de confiance des citoyens à l’égard du régime. L’opinion, dans son ensemble, est circonspecte. La situation est particulièrement préoccupante et des résultats devraient être enregistrés assez vite pour rassurer une population totalement démoralisée. Le plan économique est lui aussi peu reluisant et des mesures concrètes doivent permettre de relancer la machine. La justice doit, elle aussi, retrouver son lustre car c’est l’un des secteurs névralgiques de l’’adminstration. A présent, il faut attendre et voir ce qui va advenir : le changement est bien là, mais dans la continuité.
Patrice RABE



