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jeudi, juillet 3, 2025
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Réconciliation nationale : Un processus voué à l’échec

Reste à savoir si le CFM accordera une amnistie à Marc Ravalomanana qui a déjà été condamné à une peine de travaux forcés à perpétuité.

Etablissement de la vérité sur les violences et les allégations de violation des droits de l’Homme en relation avec les faits liés aux évènements de 2002 jusqu’à la fin de la Transition de 2009 ; statuer sur l’octroi d’une amnistie ; établissement de la vérité sur les situations tragiques majeures ayant laissé des séquelles cruciales sur la cohésion nationale ; lutter contre la culture de l’impunité ; réconcilier les grandes composantes de la Nation dont les acteurs politiques, les acteurs socio-économiques et culturels ; préserver et résoudre les conflits pouvant porter atteinte à l’unité nationale et à la paix sociale sur la base du concept « vérité – réconciliation ». Ce sont entre autres, les principales attributions du Conseil du « Fampihavanana Malagasy » (CFM). Si l’on se réfère à la loi n°2016-037 relative à la réconciliation nationale, « le CFM est le seul pour statuer sur les demandes de réparation des dommages et préjudices éprouvés par les victimes, en relation avec les faits liés aux évènements de 2002 jusqu’à la fin de la Transition ». « Une mission quasiment impossible à réaliser », selon les observateurs.

Protagonistes. En effet, plus d’un reste sceptique par rapport à la liste des membres du Conseil du « Fampihavanana Malagasy » publiée à l’issue du Conseil des ministres du 25 août dernier. Une liste composée d’acteurs politiques et apolitiques connus comme étant proches des différents leaders politiques protagonistes des différentes crises qui se sont succédé et qui continuent de souffler le chaud et le froid au niveau de l’échiquier politique, notamment à l’approche de l’élection présidentielle de 2018. Pour ne citer que le cas du Général Charles Rabemananjara, ancien Premier ministre du temps du régime Ravalomanana, actuellement Conseiller spécial du Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana ; Eugène Mangalaza, Premier ministre de consensus proposé par l’Amiral Didier Ratsiraka durant le processus de résolution de crise en 2009 ; ainsi que les Jean- Jacques Rasolondraibe, Louise Odette Rahaingosoa, JEAN, et Michel Botralahy qui étaient membres du gouvernement durant les régimes, Ratsiraka, Zafy, Ravalomanana et sous la Transition dirigée par Andry Rajoelina. A première vue, toutes les grandes forces politiques sont représentées au sein du CFM. Reste à savoir toutefois si ces personnalités vont statuer en toute impartialité et en toute objectivité, ou s’ils chercheront uniquement à défendre les intérêts « politiques » de leur « patron » respectif. D’ailleurs, alors que les membres de cette entité n’ont pas encore prêté serment et n’ont pas commencé leur travail, bon nombre d’observateurs soupçonnent déjà « une Institution mise en place pour résoudre les problèmes des politiciens ».

Manipulations. En tout cas, à l’allure où vont les choses, la réconciliation nationale est vouée à l’échec. Dans le cadre de la précampagne en vue de la Présidentielle de 2018, les acteurs politiques se livrent une bataille acharnée pour être au devant de la scène. Les coups bas et les manipulations de tout genre se multiplient. Pour ne citer que le bras de fer entre le président Hery Rajaonarimampianina et l’ancien président Marc Ravalomanana lors de la cérémonie d’ouverture du 50e anniversaire de l’Eglise FJKM à Antsiranana et lors des Journées nationales des enfants catholiques qui se sont déroulées à Morondava la semaine dernière. Reste à savoir également si le Conseil du « Fampihavanana Malagasy » accordera une amnistie au numéro Un de l’Empire Tiko. Considéré par bon nombre d’observateurs comme l’un des grands favoris de l’élection de 2018, Marc Ravalomanana a déjà été condamné par contumace à une peine de travaux forcés à perpétuité pour l’affaire 7 février. L’exposé des motifs de la loi sur la réconciliation stipule que la réconciliation est basée sur le concept « Vérité, justice, pardon, amnistie et réconciliation ». Reste à savoir alors si « Dada » qui a toujours clamé son innocence, acceptera de demander un pardon sincère et en public.

Népotisme. L’article 12 de la loi 2016-037 relative à la réconciliation nationale stipule aussi que « le CFM est composé de personnalités choisies en raison de leur qualité morale, leur intégrité, leur refus du népotisme sous toutes ses forces, leur sens de la Justice, du devoir, du bien public et de l’intérêt général, leur compétence et leur connaissance réelle de Madagascar ainsi que leur capacité à transcender les clivages de toute nature ». On se demande si tous ses membres récemment nommés remplissent ces critères. C’est certainement la raison pour laquelle, certains observateurs en l’occurrence, Serge Zafimahova et Faly Ramakavelo soutiennent que les membres du CFM devraient être élus et non pas nommés. Faut-il rappeler que 11 membres, soit 1/3 de la totalité, sont nommés en tant que quota du président Hery Rajaonarimampianina ? La question est donc de savoir s’ils ne seront pas redevables envers le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ».

Davis R

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