Panique hier à Ambohimanambola suite à une détonation qui s’est produite sur le site d’installation des infrastructures électriques de la Jirama. Beaucoup ont pensé qu’un transformateur a explosé. Ce n’était pas le cas, car en réalité, le puissant bruit provenait d’une cuve dans la centrale thermique gérée par la société turque AKSAF sur le lieu. Une cuve contenant du fuel a explosé. Deux employés ont trouvé la mort et quatre autres ont été blessés !
L’accident a eu lieu vers 10 heures, alors que des ouvriers de la société Ouvrages Travaux Industriels (OTI) étaient en plein travail sur cette cuve de 750 m 3. Tout d’un coup la cuve a explosé et a dégagé des fumées épaisses. Des employés sont tombés à terre dont certains ont perdu conscience. Le problème est que sur place, il n’y avait pas de moyens suffisants prévus pour faire face à une telle situation, les employés présents sur place n’ont pu rien faire. « Nous avons reçu l’appel à 10 heures 30. Nous avons mobilisé toutes nos casernes réparties dans la Capitale qui ont toutes envoyé des matériels à Ambohimanambola. Ce qui nous a permis de rassembler, quelques minutes plus tard, 35 hommes et 7 camions-citernes, sans compter les véhicules d’évacuation sanitaire », a expliqué le colonel, chef de corps des sapeurs-pompiers de la CUA à Tsaralalàna. Puisqu’il s’agit d’un accident à haut risque, le chef de corps a également alerté le BNGRC pour que ce dernier intervienne en cas de besoin. Une fois sur les lieux, la première mesure prise par les soldats du feu était de protéger les autres cuves à proximité de celle en feu. Il faut les asperger d’eau pour les refroidir. Mais pour maîtriser complètement le feu, il a fallu l’intervention des sapeurs-pompiers de l’Aéroport d’Ivato qui dispose d’un camion équipé d’un canon à haute puissance et de mousse. Ainsi, le feu n’a été éteint qu’à 13 heures 30.
Trop de négligence. En parlant de l’origine de cet incendie, le responsable de la société OTI affirme ne pas être en mesure de se prononcer tout en disant qu’une commission d’enquête sera mise en place. Quoi qu’il en soit, les circonstances de l’accident permettent d’affirmer l’existence d’une certaine négligence en matière de sécurité sur le site. Selon les informations, les ouvriers ont utilisé des matériels de soudure quand ils ont travaillé sur cette cuve. En effet, la thèse d’une explosion suite à une étincelle est possible. Deuxièmement, c’est étonnant de voir qu’un site d’infrastructures à haut risque d’incendie comme celui-ci ne dispose pas de matériels adéquats pour prévenir ni lutter contre ce genre de catastrophe. En matière de prévention, il n’y a aucun panneau de signalisation indiquant l’existence de liquide inflammable. A noter que malgré cet incendie, le responsable de la Jirama assure que cet accident n’aura pas d’impact négatif sur le ravitaillement en électricité de la Capitale. Mais la question se pose en ce qui concerne l’environnement immédiat, dont notamment la qualité de vie des riverains. L’air était fortement pollué à Ambohimanambola notamment les environs de la colline où se trouve cette centrale thermique. Sur l’autre versant de ladite colline se trouve un hospice où des personnes vulnérables sont hébergées. Quelle est la responsabilité de la Jirama vis-à-vis de ces gens-là ?
T.M