
C’était samedi dernier, au terme d’un marathon de sept soirées de concerts, entre la capitale et Nosy Be que la 4e édition du festival « Nosy Be symphonies » s’est achevée. La veille, la dernière scène « hôtelière » s’est déroulée à l’hôtel Sarimanok à Ambatoloaka, plus précisément dans son restaurant appelé Ba Tu Moch. L’établissement a affiché complet. Des prestations garantes de l’excellence et de la diversité du genre « classique ».
Connu pour être un festival itinérant voyageant d’hôtels en hôtels entre Antananarivo et Nosy Be pour cette 4e édition, le festival « Nosy be Symphonies » a su poser ses marques au fil des années. Ses objectifs ? Démocratiser la musique classique et donner à l’évènement une envergure régionale (Océan Indien). L’afflux croissant du public et la vingtaine d’enfants invitée gratuitement chaque soir de concert est révélateur d’une appréciation allant crescendo. Sur le plan régional, la couverture par des médias de l’Océan Indien (Zone Austral et Télé Créol) venus couvrir le festival en appui aux médias locaux a permis d’atteindre en partie les buts espérés.
Un voyage dans le monde du classique. Décrire chaque soirée fut ardue de par la richesse et le professionnalisme de chaque formation et des fusions intergroupes, qui ont joué les prolongations à chaque concert (3h au lieu de 1H30 réglementaire). Le secrétaire général du COAC (Comité d’organisation d’Activité Culturelles), Jean Louis Salles s’est senti débordé pour la présentation du programme et a annoncé au public : « Je vous laisse apprécier les surprises, que les artistes vous ont concoctées ». Une façon de signifier la richesse des programmations.
Vendredi soir, c’étaient les instruments à cordes qui étaient à l’honneur. L’ensemble mauricien « 415 ! » spécialisé dans le classique baroque et la formation malgache Mozartiana ont épaté la salle (serveurs compris), par leur jeunesse, leur professionnalisme, leur humilité et leur humour qui leur ont valu une ovation méritée. Un voyage dans le monde de la musique classique qui rappelle que c’est un vaste univers qui ne demande qu’à être exploré.
Une clôture haute en couleurs et « saveurs ». Devenue une institution, la clôture du festival au point culminant de Nosy Be, le Mont Passot, était époustouflante. Soleil couchant, face à la mer avec un public venu nombreux (si nombreux que certains spectateurs ont suivi le concert debout sans se plaindre aucunement). Le mieux placé des spectateurs, l’Ankoay qui a survolé cette féerie durant tout le concert a aussi été témoin du surpassement des artistes et des techniciens (sono et lumière). Le public aussi a su être spontanément complice à souhait ; mère nature qui s’est faite clémente durant tout l’évènement. L’interprétation de l’hymne du festival interprété par tous les artistes, écrit par le guitariste Parany Ramaromisa à la fin de chaque concert s’est « bonifié » à chaque représentation.
Recueillis par Anjara Rasoanaivo