L’élection présidentielle de 2018 est la grande question qui préoccupe le monde politique malgache. Pour le moment, le seul qui a dit vouloir être candidat est l’ancien président Marc Ravalomanana. Le chef d’Etat actuel, même s’il ne le dit pas officiellement, le sera. Les exhortations de ses supporters sont de plus en plus nombreuses. Les observateurs guettent l’attitude d’Andry Rajoelina et affirment qu’il n’est pas en reste. Mais l’avenir n’est pas écrit et on peut se demander si tout cela n’est qu’un vaste écran de fumée.
2018, une échéance qui pourrait ne pas être respectée
L’idée de repousser l’élection présidentielle à une date ultérieure a été lancée, il y a un an. Elle fut vite démentie par le chef de l’Etat qui avait affirmé ne pas avoir de raisons valables pour le faire. Mais les rumeurs se sont de nouveau propagées, ces derniers sur cette éventualité. Doit-on les prendre au sérieux ? Le président de la République, en tout cas, semble en précampagne et ne manque pas de vanter les réalisations de son régime. Mais il porte sur ses épaules le fardeau de cette insécurité qui fragilise totalement le tissu social et qui sape le crédit de son régime auprès de la population. Les annonces répétées de la mise en place d’une stratégie adéquate, pour l’instant, n’ont pas été suivies d’effet. La dernière déclaration assurant que les résultats seraient visibles dans trois mois fait partie de ces affirmations qui ne convainquent plus les citoyens. Dans le contexte actuel, on ne voit pas très bien comment ces derniers vont le plébisciter lors de cette élection présidentielle. Certains internautes n’hésitent pas à dire qu’en coulisses, s’échafaudent divers scenarii pour permettre au président de prolonger son mandat. Pour le moment, il ne s’agit que de rumeurs et on ne peut pas les recouper. Néanmoins, il s’agit d’éventualités qu’on ne peut pas écarter. Les stratèges du régime ont plus d’une corde à leur arc et ils disposent de la plénitude des moyens que leur confère le pouvoir.
Patrice RABE