La décision semble déjà prise. La révision de la Constitution, même si elle n’a pas été annoncée officiellement, est mise en avant par ceux qui soutiennent le régime. Elle relève de la stratégie mise en place pour l’élection de 2018. L’équipe du chef de l’Etat veut mettre toutes les chances de son côté pour garder ce pouvoir qui lui convient bien.
Révision de la constitution : Un impératif pour le régime
Le départ de la campagne de l’élection présidentielle n’est pas encore donné, mais cela n’empêche pas certains candidats de prendre les devants et d’approcher les électeurs. Dans ce domaine, le chef de l’Etat actuel a une certaine avance. Il multiplie les inaugurations pour montrer ce que son régime a fait. Mais dans le contexte actuel, cela ne suffit pas car sa cote de popularité n’est pas très élevée. Ce constat amène les stratèges qui l’entourent à ne laisser aucune place à l’improvisation. Il ne faut pas qu’il soit à la merci d’un chef d’institution censé le remplacer soixante jours avant l’élection présidentielle. La constitution dit qu’il doit démissionner et laisser la place au président du sénat. Le président de la république actuel ne pourra plus jouir des prérogatives de la puissance publique et il risque de ne pas pouvoir rivaliser avec ses adversaires qui sont redoutables. Les thuriféraires du régime prônent donc cette révision de la constitution permettant au président actuel de rester en fonction jusqu’au bout. Ils répètent que cela est nécessaire pour assurer la stabilité politique. La mise en condition de l’opinion a commencé et comme nous l’avions écrit auparavant, cette révision de la constitution se fera par référendum. Pour le moment, cela semble hypothétique car il faut une victoire du « oui ». Jusqu’à présent, les hommes au pouvoir ont toujours gagné leur pari. Il est nécessaire de rappeler que l’adoption de la constitution de la IVème république s’est faite avec un score peu élevé, l’abstention ayant été massive. Néanmoins, elle régit notre système politique actuel. La campagne de communication a commencé et tout donne à penser que les électeurs vont devoir aller aux urnes prochainement.
Patrice RABE