Elle estime que les élections de 2018 devront se tenir en application des règles constitutionnelles existantes, et toute tentative de révision devra être résolument rejetée.
La révision ou non de la Constitution focalise l’attention de bon nombre d’observateurs, ces derniers temps. A cet effet, huit sociétés civiles, à savoir SeFaFi, GEN, Kmf-Cnoe, CDE, Mamimad, CRAB et l’association Mamiko ny Taniko ont fait une déclaration commune sur ce sujet. D’entrée de jeu, ce groupement de sociétés civiles de déclarer que « la Constitution de la IVe République contient assurément bien des imperfections. Pour autant, vouloir la réviser à la hâte avant les élections prévues en 2018 est inopportun ». Et d’enchaîner que la Haute Cour Constitutionnelle devra entendre les arguments de toutes les parties prenantes avant de décider du bien-fondé d’une éventuelle révision. Toutefois, la société civile estime qu’ « entamer aussi tardivement un processus constitutionnel sur la simple question de la démission du président de la République, candidat à sa propre succession, semble servir le seul intérêt particulier du président actuel et non pas l’intérêt général de la nation ».
Large débat. La société civile suggère, en outre, que si des imperfections sont relevées dans la Constitution actuelle, il appartient aux futurs candidats à la présidentielle de proposer leurs révisions constitutionnelles, de sorte que le futur élu aura la légitimité électorale de procéder aux modifications qu’il aura inscrites dans son programme. Toujours est-il que d’éventuelles propositions émanant d’autres entités, notamment des partis politiques, ne sont pas non plus à écarter. Sans parler des simples citoyens. Mais avec toutes les suggestions, cela va prendre évidemment du temps. Or, il s’avère nécessaire quant à la tenue d’un large débat impliquant autant que possible, le plus grand nombre de la population. Dans tous les cas, les formations politiques commencent déjà à s’exprimer sur la nécessité ou non de la révision constitutionnelle.
Changement constitutionnel. Toujours à propos de la loi fondamentale, la société civile de faire remarquer qu’« attendre d’avoir une légitimité électorale pour réviser la Constitution conforterait également le souci de stabilité politique. Un changement constitutionnel avant même la fin du premier mandat du premier mandat du premier président de la IVe République serait synonyme de cette instabilité tant décriée par nos dirigeants eux-mêmes. Car l’application des lois telles qu’elles existent constitue un élément essentiel de la stabilité politique, alors que tout changement soudain ou injustifié génère l’instabilité». Bref, la société civile reste sceptique quant à l’idée d’une révision constitutionnelle.
Recueillis par Dominique R.