
Le mouvement de revendication des taximen de la Capitale est politiquement récupéré par des dirigeants de la FTAR.
Selon les chiffres de la Commune urbaine d’Antananarivo, 136 taxis sur les 4 000 recensés dans la Capitale ont manifesté hier dans les rues de Tana. Si initialement, des taximen ont contesté la délibération du Conseil municipal consistant à déléguer à l’OMAVET la mission d’effectuer la contre-visite des taxis et des taxis Be, hier, des dirigeants de la FTAR (Association des taxis à Antananarivo) ont revendiqué le remplacement de la mairesse Lalao Ravalomanana par un PDS (Président de la Délégation Spéciale) et a mobilisé les tananariviens à ne pas élire l’ancien président Marc Ravalomanana à la prochaine élection présidentielle. « Inona no idiran’ny vitsika amin’ny pétrole », se demandent les observateurs avertis. Visiblement, certains leaders de l’association des chauffeurs de taxi de la Capitale essaient de récupérer politiquement un mouvement purement social. « La masque est tombée. On apprend actuellement que les dirigeants de la FTAR sont politiquement manipulés. Quoi qu’il en soit, la commune est toujours prête à dialoguer. Raison pour laquelle, nous organisons jeudi prochain une rencontre avec les coopératives des taxis et des taxis Be de la Capitale. Ce sera une occasion pour l’OMAVET de répliquer à la campagne de désinformation menée par des dirigeants de la FTAR.», a dénoncé hier Landy Raveloson, directeur des Transports et de la Circulation Urbaine à la CUA.
Faute grave de gestion. Eu égard à l’article 127 de la Loi n°2014-020, le fait de déléguer à l’OMAVET la charge d’effectuer la contre-visite des taxis et des taxis Be s’avère loin de constituer une faute grave de gestion pouvant justifier le remplacement de la mairesse d’Antananarivo par un PDS. Cette loi prévoit qu’en cas de faute grave de gestion, un maire, après avoir été entendu ou invité à fournir des explications écrites sur les faits qui lui sont reprochés, et sur délibération du Conseil, peut être suspendu par un arrêté du ministre chargé de l’Intérieur, pour un temps qui n’excédera pas un mois et qui peut être porté à trois mois par le Premier ministre. Dans tous les cas, le maire concerné ne peut être déchu que par un décret en Conseil des Ministres à la suite d’une condamnation de la juridiction compétente. L’article 130 de la même Loi dispose que jusqu’à l’élection du nouveau maire, il sera procédé à la mise en place d’une délégation spéciale. Si la mise en œuvre de ces dispositions législatives s’avère inconcevable pour le moment, la FTAR peut, au lieu de mener des revendications politiques qui sont vouées à l’échec, demander l’annulation de la délibération du Conseil municipal devant le tribunal administratif. En tous cas, force est de constater que la manifestation organisée hier par l’association FTAR n’a pas obtenu l’adhésion de la majorité des taximen de la Capitale.
R. Eugène