
Les footballeuses malgaches sont de retour au pays, mardi, dans l’indifférence presque totale. Mais c’était prévisible après les trois lourdes défaites au Zimbabwe et comme seule la défaite est orpheline, Sophie Farafanirina et ses camarades ne devaient tout de même pas s’attendre à un accueil chaleureux. Mais un accueil tout court aurait suffi, ne serait-ce que pour redonner le sourire à ces joueuses qui sont redescendues sur terre pour reconnaître que la situation n’est guère enthousiasmante et qu’on est encore très loin de la coupe aux lèvres.
Sans vouloir retourner le couteau dans la plaie, notre dossier du jour fait un large tour d’horizon de la situation avec bien entendu une ébauche de solutions proposées par nos invités pour nous tirer de ce très mauvais pas.
Sarah la grande absente. Car se faire battre par 4 à 0 par le Zimbabwe et surtout par la même femme du nom de Mokore, n’est pas facile à avaler pour le premier jour de ce COSAFA Cup à Bulawayo, au Zimbabwe.
Mais c’était ce qui est arrivé à ce groupe monté après deux regroupements dans une belle proportion puisque les trois clubs de tête en l’occurrence l’ASKAM, ASOT et AC SabNam ont été représentés respectivement par 5, 5 et 6 joueuses. On y ajoutait sans doute pour ne pas froisser la sensibilité des autres équipes de l’élite, une joueuse de MIFA, une autre de PRESCOI d’Antsirabe, une Majungaise du SOM et une Fianaroise de l’ASCUF. Un choix de Johary Rakotomalala qui n’a pas pu mettre à l’écart son club de SabNam qui est le plus verni avec six représentantes. Johary Rakotomalala est assisté par la Tuléaroise Isabelle Razaiarisoa qui ne possède aucun palmarès et encore moins de joueuse en équipe nationale.
Mais c’était le choix que tout le monde doit assumer à l’heure où tous les feux étaient pourtant au vert pour l’entraîneur de l’ASKAM, le jeune Navalona dont l’équipe avait remporté les deux phases du championnat national 2017 grâce notamment aux buts de Sarah qui ne figurait pas pour autant dans le lot.
Pour revenir à la tournée à Bulawayo, la défense malgache a pris eau de toutes parts avec notamment la défaite de 3 buts à 6 face aux modestes Malawites et surtout cette sévère correction infligée par les Zambiennes lors de la dernière rencontre sur le score de 7 buts à 1.
Raviver le sentiment d’appartenance. Du coup, le déplacement prend la tournure d’un calvaire qu’il va falloir oublier au plus vite en apportant toutes les corrections nécessaires qui prendraient certes du temps mais qui deviennent un passage obligé pour éviter ce genre de mésaventure.
Le football féminin pour espérer réussir doit reformuler sa formule de championnat pour faire participer toutes les régions et servant ainsi de base de détection pour l’équipe nationale. Comme au beach soccer qui est parti de la base avant de devenir champion d’Afrique, le football féminin doit organiser des tournois dans les 22 ligues pour ensuite regrouper les meilleurs éléments dans une seule équipe avec comme atout principal ce sentiment d’appartenance à la ville voire à la région toute entière.
A charge ensuite pour la Commission du football féminin de trouver les moyens pour organiser un championnat national dans les règles et profiter de l’aubaine pour élargir le champ de détection. Du classique en fait mais c’est le seul chemin qui pourrait conduire à une équipe nationale digne de ce nom. Une bonne dose de volonté permettrait aux protégées de Patricia Rajeriarison de se relever de cette situation désastreuse. Encore faut-il qu’elle parvienne à trouver les moyens de ses ambitions. Et comme elle est aujourd’hui aux premières loges après avoir intégré la fameuse commission de football féminin de la CAF, on prie pour qu’elle en fasse bon usage.
Clément RABARY