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lundi, juillet 7, 2025
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Eliana Bezaza : « Le 14 Octobre, un repère basique de la reconstruction nationale »

La secrétaire nationale du PSD a envoyé une requête au président de la République.

Elle impose sa marque dans  ce contexte difficile où tout le monde parle de reconstruction nationale. Pour expliquer ce qui se passe dans le pays depuis des décennies, la première responsable du PSD avance l’argument de perte de repère  de la population malagasy en ignorant inconsciemment ou volontairement son histoire nationale. Interview.

 Midi : Vous vous battez pour la reprise de la célébration officielle de la fête de la République du 14 octobre et vous avez même adressé des lettres y afférentes aux différents chefs d’institutions en général et au Président de la République en particulier. Peut-on savoir les mobiles de cette démarche apparemment très politique ?

E. B : « Cela peut être interprété comme une démarche politique car c’est un chef de parti qui livre cette bataille mais en réalité, il faut surtout considérer les côtés historique, culturel, et pédagogique de cette démarche que nous considérons  comme un acte patriotique. Marquer annuellement  à l’échelle nationale cette fête de la République c’est donner de repère en permanence  à cette Nation complètement déboussolée suite à des erreurs humaines en série durant des décennies. En voulant à tout prix  dégommer la Première République du Président Tsiranana,  on efface  délibérément dans la mémoire collective la date du 14 Octobre 1958. On est depuis dans un illogisme dangereux car à force de parler d’indépendance et de souveraineté nationale sans rappeler qu’il y a la République avec toutes ses valeurs, on administre une Nation qui manque une de ses racines historiques principales et c’est très mauvais car nous vivons les conséquences actuellement ».

Midi : On pourrait vous taxer de vouloir juste faire revivre la population malagasy du bon vieux temps de votre illustre grand père.

  1. E. B : : « C’est une guéguerre politique politicienne improductive. Je reconnais que le PSD renaît de ses cendres après une très longue période de dures épreuves mais nous avons pourtant constaté aussi que dans cette longue traversée du désert, la population a besoin plus que jamais des points historiques  d’ancrage pour raviver en elle un nouvel espoir et la fierté nationale. On avait oublié que la République est synonyme des valeurs à respecter pour un vivre ensemble national transformant nos différences ethniques, culturelles et historiques en des richesses communes d’un même  et unique Etat Nation malgré les  vicissitudes de l’Histoire. La République, c’est la structure pour ce vivre ensemble harmonique qui nous rassemble après les anciennes structures des royautés et de la colonisation  qui ne sont plus  que des pages tournées de  cette Histoire nationale ».

Midi : S’agit-il alors d’un devoir de mémoire ?

  1. E. B : : « Oui, c’est l’une des raisons qui est très importante à notre avis. Combien de personnes sur les 22 millions d’habitants de cette Ile savent que c’est l’illustre Andrianome Ranaivoson qui a créé artistiquement les couleurs de notre drapeau national. Nous ignorons aussi que c’est le Pasteur Rahajason qui a écrit le texte de l’hymne national et c’est encore le grand artiste Norbert Raharison qui a arrangé la musique de notre Ry Tanindrazanay Malala ô ! Ces trois monuments ont donné vie à la Première République avec son premier Président Philibert Tsiranana. Au-delà des appartenances politiques des uns et des autres et indépendamment des guerres idéologiques et d’écoles, est-ce que ce n’est pas un devoir national de penser à ces illustres références nationales. Ce que je viens de citer est le contour de la République naissante mais l’image de la République est surtout les valeurs qu’elle véhicule à travers les temps et les générations. Vivre la République c’est évoluer dans un monde qui garantit l’égalité devant le droit et le devoir, qui préserve les libertés fondamentales des citoyens et qui assure l’épanouissement individuel et collectif dans un vivre ensemble harmonieux. Si nous vivons aux antipodes de ces idéaux actuellement c’est par ce qu’on a tout simplement oublié qu’il y a la République et ses valeurs à observer strictement ».

Midi : Vous voulez dire que l’indépendance sans la République est bancale ?

  1. E. B : : « Absolument ! L’indépendance est politique et sentimentale quelquefois mais la République est dans ses valeurs. C’est par ce que nous n’avons pas inculqué sérieusement dans la conscience collective la République et ces valeurs républicaines qu’il nous est très difficile de bâtir une Nation moderne. C’est pour cette raison que j’ai envoyé une requête au Président de la République et aux autres Chefs des institutions de la République afin que cette fête de la République soit inscrite dans l’agenda des festivités nationales à honorer annuellement ».

Propos recueillis par R. O

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