C’est toujours le débat sur le projet de révision de la Constitution qui alimente les chroniques des journaux cette semaine. Il est maintenant solidement étayé par les arguments des experts qui, pour la plupart, ne sont pas favorables à la démarche du pouvoir. Certes, aucune décision officielle n’a été prise, mais l’intention est là. L’équipe au pouvoir avance ses pions un à un et c’est à mots couverts qu’elle parle de cette révision. L’opinion en a pris conscience et elle jugera en connaissance de cause. On est pour l’instant qu’au début du processus et elle pourra en suivre les péripéties dans les mois à venir. Ces derniers jours, la population tananarivienne a assisté à une manifestation inédite. Les chauffeurs de la Capitale ont choisi de défiler dans les rues de la ville et de bloquer certains axes pour montrer leur opposition à la prise en main du contrôle technique des véhicules par la société OMAVET et à l’obligation d’installer une nouvelle lanterne. Le mouvement a été très suivi, mais certains slogans lancés au cours de cette démonstration de force ont laissé penser à une récupération politique. La demande de démission de la maire d’Antananarivo et de son remplacement par un PDS a jeté un certain discrédit sur cette manifestation. La réponse de la CUA ne s’est pas fait attendre et elle a dénoncé cette revendication. Les deux parties devraient se rencontrer aujourd’hui et entamer des négociations, mais au vu des déclarations des uns et des autres, les discussions risquent d’être tendues.
La 72e session de l’A.G. des Nations Unies a vu tous les chefs d’Etat présents défiler à la tribune. Les médias internationaux ont surtout retenu les discours des présidents Donald Trump et Emmanuel Macron. Le premier a été égal à lui-même, en faisant preuve d’intransigeance envers ceux qui font partie de l’axe du mal, le second a pris le contrepied des positions adoptées par ce dernier. Le président français a une fois de plus réussi à imposer sa stature sur le plan international. Son attitude responsable a été saluée par tous les éditorialistes et le leader nord coréen a eu beau jeu de qualifier son homologue de la Maison blanche de le traiter de « dotard » ou « gâteux » ; Les propos belliqueux de Donald Trump n’ont fait que le renforcer dans sa détermination de réagir contre les Etats-Unis. Il est persuadé que ce dernier n’osera pas mener des actions militaires contre son pays.
La zone atlantique continue de subir les assauts d’ouragans qui n’ont jamais connu une telle intensité. Irma, José et Maria ont déferlé sur les Antilles françaises avec une violence rare et ont tout détruit sur leur passage. Cuba n’a pas été non plus épargnée. Dans le même temps, c’est une autre calamité naturelle qui a frappé le Mexique. Après avoir été ébranlé par un séisme de magnitude 8,2, début septembre, c’est un séisme d’une intensité un peu moindre qui a ravagé Mexico. La ville a subi des dégâts considérables et a fait au moins 230 morts. Les pertes en vies humaines devraient être encore plus élevées.
En France, les ordonnances réformant le Code du Travail ont été signées par le président Macron. Elles seront appliquées dès la semaine prochaine en dépit des manifestations organisées par la CGT et la France Insoumise.
En Catalogne, une vague d’arrestations a été opérée parmi les hauts dirigeants du gouvernement de la province. A quelques jours de la tenue du référendum pour l’indépendance de la Catalogne, le pouvoir central durcit sa position et veut tout faire pour empêcher la tenue de cette consultation populaire.
Le climat politique à Madagascar est pour le moment au beau fixe. Les débats sur la révision de la Constitution sont certes passionnés, mais ils sont courtois. La confrontation est vive sur le plan des idées, cependant pour le moment, le pouvoir n’envisage pas de passage en force. Il reste encore quelques mois pour convaincre ou renoncer.
Patrice RABE