Petit à petit, la population prend la mesure de cette terrible maladie qu’est la peste. Bien que ses réactions ne soient pas inconsidérées, on commence à sentir la panique la gagner. La crainte d’être contaminée est réelle. Les autorités conscientes d’avoir sous-estimé l’ampleur de l’épidémie tentent tant bien que mal de se rattraper. Néanmoins, les hésitations de la semaine dernière se paient chères.
Peste : une situation qui va de mal en pis
Les informations circulent très vite et les citoyens ne cachent pas leur appréhension, en apprenant les chiffres des victimes de la peste à Madagascar. Les décisions prises en urgence par le gouvernement ont été accueillies avec un certain scepticisme. L’annulation des manifestations en plein air n’a pas empêché les férus de rugby d’aller au stade voir leurs équipes préférées. Hier, on a vu de nombreux tananariviens se prémunir en portant des caches sur le visage et en évitant les rassemblements. Les pharmacies ont été prises d’assaut, entraînant une rupture de stock. Les parents responsables, n’ont pas attendu l’annonce de la fermeture des écoles publiques durant trois jours pour garder leurs enfants à la maison. Le ministère de l’Education nationale a bien pris la décision qu’il fallait dans la journée. A présent, tout le monde attend la suite des événements. Le tourisme est en train de pâtir de cette réputation de pays de pestiférés qui a pris corps depuis le week-end dernier. Les annulations de réservations se sont multipliées. Toamasina est maintenant considéré comme une ville où on ne peut plus circuler normalement car elle est un foyer de contamination. Le ministre de la Santé publique arrivé sur place hier n’a pas caché son désarroi. On parle maintenant de prendre des mesures de confinement pour stopper la progression de la maladie. On va certainement établir des barrages sanitaires. Nul ne sait comment va évoluer la situation. Cependant, les citoyens commencent à avoir un mauvais pressentiment. Le pays est véritablement dans une mauvaise passe.
Patrice RABE