
Bon nombre d’observateurs s’interrogent sur le silence persistant du président de la République Hery Rajaonarimampianina alors que la peste continue de tuer ses compatriotes.
Les conditions ne sont pas encore réunies pour que le président de la République puisse recourir à l’article 61 de la Constitution qui lui confère le pouvoir de proclamer une situation d’exception sur tout ou une partie du territoire national, certes, mais force est de constater qu’il y a des morts et que l’épidémie continue de tuer. Le chef de l’Etat brille par son silence. Au sein de l’Exécutif, il n’y a que le Premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier et trois membres du gouvernement qui agissent sur tous les fronts. Le Premier ministre a fait une déclaration d’urgence samedi dernier à Mahazoarivo, mais elle n’a pas été vraiment suivie d’actions efficaces qui ont pu mettre fin à la propagation de l’épidémie de peste. Aux Etats-Unis, le président Donald Trump et son épouse Melania se sont rendus à Las Vegas suite à une fusillade qui a tué 58 personnes. Actuellement, l’épidémie de peste n’est plus l’ affaire d’une commune. Elle est devenue nationale car au moins dix districts sont jusqu’ici touchés. La lutte contre cette épidémie est donc devenue une affaire nationale qui appelle l’intervention du Numéro Un du pays, élu aux suffrages universels directs par la population.
Moment opportun. Hier, la présidence de la République a fait savoir par une « note d’information » que le président Hery Rajaonarimampianina participera aujourd’hui au Carlton au Colloque international sur les « Finances locales dans les pays d’Afrique Subsaharienne ». Le chef de l’Etat a-t-il choisi sa présence à ce colloque international pour s’exprimer sur les événements qui se succèdent ces derniers temps ? La maire d’Antananarivo Lalao Ravalomanana a déjà fait sa déclaration sur ce qui se passe dans la Capitale. Cette déclaration a été suivie d’actions depuis hier car la CUA mène une opération d’aspersion de produits désinfectants dans les taxis et les taxis Be qui circulent à Tana. L’opération se poursuit aujourd’hui au niveau des marchés de la Capitale. Par ailleurs, la première magistrate de la ville a lancé un appel à l’Exécutif à collaborer avec la commune urbaine d’Antananarivo pour lutter contre la propagation de l’épidémie de peste dans sa circonscription. Ce que les malgaches attendent aujourd’hui du président de la République, c’est d’annoncer des mesures plus efficaces que celles mises en œuvre jusqu’ici par le gouvernement. Car il faut démentir les affirmations selon lesquelles le régime HVM favorise la propagation de l’épidémie dans l’objectif d’obtenir des financements de nos bailleurs. A noter que l’article 61 de la Constitution permet au président de la République de proclamer un état de nécessité national sur tout ou une partie du territoire national.
R. Eugène