Le démarrage des travaux relatifs à la construction de la rocade est/nord-est d’Antananarivo attend le paiement en totalité des indemnisations des habitants expropriés. Selon les informations officielles y afférentes, le dédommagement des habitants en question suivent les indications des différentes lois de finances de 2016, 2017 et 2018. Pour cette session budgétaire, l’on devrait s’attendre à ce que les 4 milliards d’Ariary restants soient prévus dans le budget qui aura été voté. A titre de rappel, ce projet présidentiel – concocté en 2008 et qui devait commencer en 2015 – est financé principalement par la Banque Européenne d’Investissement (BEI), l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Union européenne. Mais notons-le au passage que les bailleurs ne participent pas aux indemnisations des expropriés. C’est l’Etat malgache qui s’en occupe, faisant ainsi la particularité de ce projet. A cet effet, une étude du M2PATE et de ses organismes rattachés a permis de déterminer que la valeur des sommes allouées aux indemnisations des 1059 ménages concernés est estimée à environ 20 milliards d’Ariary. Le paiement étant divisé en trois phases.
Suivi. Mais pas plus tard que le mois dernier, les habitants concernés par les phases 2 et 3 du projet nous ont confié qu’ils n’ont pas encore été indemnisés arguant soit « une navette signée par le service des Domaines » soit « un manque de communication de la part du M2PATE ». Dans cette même optique et suite à notre dossier paru le 18 septembre dernier, il nous a été signalé qu’une frange des habitants expropriés des rocades Andohatapenaka et Tsarasaotra construites en marge du XVIe Sommet de la Francophonie en novembre 2016 n’a pas encore été compensée jusqu’à maintenant, un peu moins d’un an après leur construction. Et pourtant, selon les textes en vigueur, en l’occurrence la Constitution et l’ordonnance relative à l’expropriation, les indemnisations des habitants victimes d’expropriation pour cause d’utilité publique doivent s’effectuer de manière « juste et préalable ». Quoi qu’il en soit et qu’importe les causes du retard des paiements des indemnisations, l’on suit de près le processus de dédommagements de ces habitants, surtout après le vote du budget 2018.
Aina Bovel