
Les acteurs dans l’évènementiel haussent le ton. Le 30 septembre, suite à la confirmation du décès d’un entraîneur seychellois pour cause de peste, le gouvernement décrète la suspension de toutes les manifestations culturelles et sportives. Une annonce qui fait l’effet d’une bombe pour bon nombre d’organisateurs qui ont investi et se sont démenés pour faire de leur évènement un succès. Le décret prend toute de suite effet. « Voots kongregation », organisateur du festival « hay » qui devrait se tenir en plein air, dans la cour de la Bibliothèque nationale à Anosy en était la première victime. L’évènement a été annulé. Madajazzcar, cette manifestation dédiée au jazz en fut la suivante. La tenue d’autres concerts a également été suspendue ou reportée à une autre date. Celui de Fanja Andriamanantena et de Rija Ramanantoanina qui devrait se tenir au CcEsca, celui de Lalatiana font partie de la liste. Aujourd’hui, « Glita be », un évènement qui s’annonçait grandiose et qui devrait rassembler une vingtaine d’artistes armés de leur guitare sur la scène du Palais des Sports, est également reporté. Des reports qui ne sont pas sans conséquences, financières en particulier.
« Nous regrettons que les spectacles artistiques doivent être annulés, alors que tous les autres rassemblements ne le sont pas : à l’église, les marchés, les mariages et fêtes privées… La veillée funéraire d’un ancien Chef de l’Etat s’est tenue au Palais des Sports, l’association des taxis de la ville a pu, elle aussi se réunir, mais nous, opérateurs culturels dans le domaine de l’organisation de spectacles, ne pouvons pas organiser un concert » déplore Liva Ramanandratosoa de « Gasy Events ». Ces organisateurs ont de quoi hausser le ton, avec les dépenses qu’ils ont faites et qui ne sont pas remboursables, ne serait-ce que la location des salles de spectacles, dont le Palais des Sports, mais aussi toute la communication radio, télé et autres médias, qui coûtent des dizaines de millions d’Ariary non remboursables. Dans le cas du concert de Lalatiana, à une semaine du spectacle, 60% des billets ont été vendus. Cette semaine, les organisateurs doivent tout rembourser. Les organisateurs attirent donc l’attention des dirigeants et leur demandent de lever cette interdiction, car c’est toute une industrie qui en est victime.
Anjara Rasoanaivo