Sponsor Or du Forum de la diaspora, la BNI Madagascar prend des initiatives pour attirer les Malgaches de l’étranger à investir au pays. Son DG Alexandre Mey nous en parle dans une interview.
BNI Madagascar interviendra dans le panel « Mobiliser la diaspora pour la solidarité nationale » lors du Forum de la diaspora, pourquoi ?
On a tendance à dire que les membres de la diaspora servent à aider la famille ou des projets de développement, c’est louable et c’est justifié. Pour ces personnes, c’est une façon de contribuer à distance : loin du pays, faire quelque chose pour atténuer la pauvreté et les difficultés de la famille. Sans vouloir donner de leçon, il serait mieux pour les membres de la diaspora d’aller au-delà de cette approche d’aide et de franchir le cap : « créer la valeur ajoutée soi-même dans son pays ».
La solidarité nationale pour vous, c’est donc revenir au pays ?
Passer d’une « approche d’assistanat » à une « approche d’assistance » dans le sens accompagnement avec une « contribution distinctive » avec les études et expériences acquises à l’étranger. En effet, Madagascar pour se développer a besoin d’un capital humain important étant donné l’ampleur des chantiers qui apportera une valeur ajoutée qualitative et quantitative pour créer davantage de richesses pour le pays. Mais souvent une partie de ce capital humain reste à l’étranger pour diverses raisons et certains d’entre eux tiennent des postes-clés dans des entreprises. Effectivement, l’enjeu est de réfléchir : Comment faire rentrer ces Malgaches à fort potentiel en sachant que selon les statistiques 30% des besoins en recrutement à Madagascar ne sont pas satisfaits ?
Pour vous, comment faire rentrer ces malgaches à fort potentiel ?
Des personnes ont osé rentrer au pays après plusieurs années d’expérience à l’étranger car elles pensent pourvoir apporter leur brique au développement du pays : il y a celles qui créent leur propre entreprise, celles qui intègrent des filiales étrangères, des entreprises locales, l’administration publique ou le gouvernement. Mais pour faire entrer davantage les membres de la diaspora, il faut une politique d’« impatriation » avec deux démarches parallèles : Une impulsion des autorités pour faciliter le retour au pays des membres de la diaspora, en mettant par exemple en place une culture de recherche de talents par les ambassades malgaches ou en proposant des postes attrayants dans les entreprises publiques et l’Administration ; et enfin en facilitant les démarches administratives et de déménagement… On peut également envisager une « opération séduction » de la part des entreprises privées qui pourraient, mettre en place des dispositifs pour attirer la diaspora. Notamment, en donnant des informations sur les métiers spécifiques et les nouveaux métiers qui nécessitent des compétences internationales, en communiquant sur les étrangers qui investissent à Madagascar et qui réussissent, pourquoi pas des malgaches de la diaspora. Les entreprises peuvent également approcher les membres de la diaspora comme l’avait fait Ambatovy en novembre 2009. Sur ce point d’ailleurs BNI Madagascar sera présente au Forum Afrique Destination à Paris le 24 et 25 novembre prochain. De par son projet de développement, BNI Madagascar recrute plus de 200 personnes par an. Vous imaginez bien que nous avons besoin de compétences locales mais aussi de compétences venues d’ailleurs, et dans la mesure du possible des compétences malgaches pour répondre à notre crédo, Première Banque malagasy, par les Malagasy pour les Malagasy.
Recueillis par R.Edmond.