
La coupure soudaine du courant à l’usine d’Andranomanelatra a causé de gros dégâts pour la société Triple A.
Dans la dernière lettre envoyée à la société Tiko, la direction générale de la JIRAMA réclame le paiement de la totalité de ses créances qui s’élèveraient à 1 241 338 915 Ar. « Cette lettre n’est pas opposable à la société AAA pour la simple raison que la société que je dirige est autre que Tiko. », précise Lanto Rabenantoandro, DG de AAA. Avant de rajouter : « AAA ne fait qu’exploiter les installations de Tiko à Andranomanelatra. Or, la mesure de sanction prise par l’Etat et qui a été appliquée manu militari le 12 octobre 2017 pénalise nos activités. » Le 12 octobre 2017, la préfète d’Antsirabe, accompagnée d’éléments de l’Emmo-Reg, s’est rendue à Andranomanelatra pour appliquer l’arrêté interministériel n° 24392/2017 du 4 octobre 2017, signés par le ministre de l’Industrie Tazafy Armand et celle de l’Environnement Ndahimananjara Johanita. Ledit arrêté ordonne, rappelons-le, la suspension des activités, alors que les usines d’Andranomanelatra ont été hermétiquement scellées et le courant électrique qui fait fonctionner les machines de production a été complètement coupé.
Réparation. « La JIRAMA ne nous a pas préalablement avisé de cette coupure de courant, pour nous permettre de prendre les mesures nécessaires pour la protection de nos appareils et de nos produits dont la plupart sont périssables faute de froid. », dénonce le DG de Triple A. Avant d’enfoncer le clou : « La coupure soudaine du courant électrique à l’usine d’Andranomanelatra a causé de gros dégâts à la société AAA. Pire, aucun employé n’a plus le droit d’entrer dans l’usine depuis le scellage du 12 octobre. Les produits stockés dans les chambres froides sont pourris car les congélateurs ne fonctionnent plus faute de courant. Nos machines sont toutes bloquées. » Or, à en croire les explications de Lanto Rabenatoandro, la société AAA ne doit aucun ariary à la JIRAMA. Pour toutes ces raisons, Triple A est décidé d’attaquer la JIRAMA devant la justice. Triple A va donc demander à la justice pour contraindre la JIRAMA à réparer les dégâts occasionnés par la coupure soudaine de courant à Andranomanelatra. D’après nos sources, ces dégâts sont estimés à plusieurs centaines de millions d’ariary.
Inégalité flagrante de traitement. L’absence de permis environnemental est le motif évoqué pour justifier la fermeture de la société Triple A. Or, selon Lanto Rabenatoandro, une source auprès du ministère de l’Industrie révèle que plus de 80% des sociétés à Madagascar n’ont pas ce permis environnemental. « AAA n’en a pas, mais elle essaie de régulariser sa situation, contrairement aux autres sociétés défaillantes. Et je tiens à préciser que Triple a déjà déposé auprès du ministère de l’Industrie son dossier de régularisation sur ce problème de permis environnemental. Nous attendons actuellement la réaction de l’Etat. », souligne ce responsable. Avant d’interpeller : « Pourquoi AAA est-elle la seule victime d’une mesure de fermeture ? Et pourquoi n’a-t-on pas aussi respecté la procédure prévue dans le décret MECIE quant à la fermeture d’une société n’ayant pas un permis environnemental ? Pour nous, c’est anti-économique et anti-développement. Il y a également une inégalité flagrante de traitement. » D’après nos sources, quatre grandes sociétés de la région de Vakinankaratra dont une très connue pour sa production laitière n’ont pas leur permis environnemental. Or, contrairement à Triple AAA, ces quatre sociétés défaillantes continuent de tourner malgré l’interpellation de la direction régionale de l’Environnement.
- Eugène