
C’est la panique au sein du gouvernement car une indiscrétion a permis de savoir que les 76 signatures nécessaires au dépôt de cette motion ne seraient plus loin d’être collectées.
Le calme avant la tempête. Voilà comment on peut décrire l’ambiance à l’Assemblée nationale s’il est vrai que la barre de 60 signatures est déjà atteinte dans le cadre d’une motion de censure contre le gouvernement Mahafaly. D’après des indiscrétions, 15 signatures sont encore à trouver pour que cette motion puisse être déposée sur la table du bureau permanent de la Chambre Basse. L’article 103 de la Constitution de la Quatrième République stipule : « L’Assemblée nationale peut mettre en cause la responsabilité du gouvernement pour le vote d’une motion de censure. Une telle motion n’est recevable que si elle est signée par la moitié des membres composant l’Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après le dépôt de la motion. La motion n’est adoptée que si elle est votée par les deux tiers des membres composant l’Assemblée nationale. Si la motion est adoptée, le Gouvernement remet sa démission au président de la République; il sera procédé à la nomination d’un Premier ministre dans les conditions prévues à l’article 54 ci-dessus. » A Tsimbazaza, on est encore au stade de collecte de signatures. Chose curieuse, aucun député n’ose confirmer ou infirmer l’existence de ce projet de motion de censure. Force est cependant de constater que le gouvernement prend au sérieux cette menace, et que la panique s’installe à Mahazoarivo.
Une autre crise. Si à l’Assemblée nationale, on vise le gouvernement à travers une éventuelle motion de censure, au Sénat, c’est la tête du président de cette deuxième Institution de l’Etat qui se trouve dans la ligne de mire des sénateurs HVM. Tout est bloqué actuellement à Anosikely. Aucun ordre du jour n’est jusqu’ici adopté. D’après nos sources, les sénateurs du parti au pouvoir veulent à tout prix que Rivo Rakotovao, récemment nommé sénateur par le président de la République, siège à la présidence de la Chambre Haute. Mais jusqu’ici, Honoré Rakotomanana n’entend pas céder à la pression. Les sénateurs HVM multiplient les réunions en dehors du Palais de Verre en vue de trouver le moyen juridique adéquat permettant de déboulonner l’actuel homme au perchoir, sans engendrer une crise institutionnelle qui risque de déstabiliser le régime en place. La question qui se pose est de savoir quel chemin le HVM va emprunter si Honoré Rakotomanana continue de faire de la résistance en refusant de démissionner. D’autres observateurs s’interrogent si l’intention ou le projet du parti HVM obtient la caution ou l’aval du président de la République. En tout cas, il est difficile d’imaginer que le parti HVM qui détient la majorité écrasante au Sénat n’arrive pas à contraindre Honoré Rakotomanana de partir.
R. Eugène