L’annonce de la vente de la villa Elisabeth dénoncée de tous les côtés est une véritable bombe à retardement qui, si le pouvoir n’y prend pas garde, risque de provoquer un véritable séisme politique. Les partisans de ce dernier ont commencé à contre-attaquer en jetant l’opprobre sur la Transition. Mais, toutes les accusations lancées contre ce régime traduisent un embarras certain de ceux qui dirigent le pays aujourd’hui.
Une affaire d’Etat suivie par l’opinion
Les documents qui ont été publiés dans les journaux montrent que la vente a été conclue la veille de la prestation de serment du président Hery Rajaonarimam-pianina. Les partisans du régime actuel se sont cependant empressés de pointer du doigt les personnalités de la Transition pour disculper le pouvoir. Sans entrer dans la polémique qui oppose les deux camps, on ne peut que constater la rapidité avec laquelle l’opération a été menée. Le CRN lors de sa conférence de presse d’hier a demandé au chef de l’Etat d’annuler cette vente comme il a le pouvoir de le faire. Pour le moment, aucune réaction officielle n’a été enregistrée. Mais on attend avec un certain intérêt la manière avec laquelle les autorités vont désamorcer cette crise en train de naître. Sur les réseaux sociaux, se multiplient les interpellations du régime. Mais on constate aussi les reproches adressés au régime de la Transition. Ces attaques réciproques ne peuvent pas effacer les responsabilités des uns et des autres. C’est l’occasion ou jamais pour la justice ou pour le Bianco d’intervenir. L’opinion, quant à elle, commence à s’émouvoir de cette manière scandaleuse de s’accaparer d’un bien de l’Etat. Elle assiste tous les jours à des malversations de ce genre qui touchent des particuliers, mais les plaintes de ces derniers n’aboutissent presque jamais. Aujourd’hui, c’est une véritable affaire d’Etat qui a été mise à jour et la suite retiendra l’attention de tous les Malgaches.
Patrice RABE