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dimanche, mai 11, 2025
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Démission forcée d’Honoré Rakotomanana : Rivo Rakotovao président par intérim en 2018

Le sort des autres membres du Bureau permanent sera fixé ce jour.

« Vakiana fotsiny » (ndlr : qui saute littéralement aux yeux ou que l’on peut lire facilement). C’est cette expression tant utilisée par les jeunes d’aujourd’hui qui reflète le « calcul politique » du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara », notamment avec l’élection de Rivo Rakotovao à la Présidence du Sénat. Dans notre édition du 18 octobre, le jour où le Secrétaire général de la Présidence de la République a officialisé la nomination du président national du parti HVM au poste de sénateur de Madagascar, nous avions déjà corroboré que les jours du président Honoré Rakotomanana à la tête de la Chambre haute étaient comptés et que le numéro Un du parti au pouvoir va le remplacer pour assurer l’intérim en 2018 et pour exercer les attributions présidentielles courantes après la démission du président Hery Rajaonarimampianina. C’est donc désormais chose faite. Et ce, même si pour tenter de cacher ce micmac politique, les tenants du pouvoir ont traité les journalistes de « Mahita volana alohan’ny biby ». Au cours d’un vote organisé au Palais de Verre d’Anosikely lundi dernier, Rivo Rakotovao a été élu Président du Sénat avec 52 voix, contre 3 voix blancs et nuls parmi les 55 sénateurs qui ont assisté au vote. A noter que le président national du parti au pouvoir a été le candidat unique présenté par le HVM.

Base légale. De son côté, le président sortant Honoré Rakotomanana a été forcé à démissionner. Une décision qui, apparemment a été prise contre son gré. D’ailleurs, le désormais ex-président du Sénat a clairement affiché qu’il était sous pression. « J’ai pris cette décision au nom du Fihavanana, au nom de l’apaisement et pour l’intérêt du peuple malgache, et ce, après avoir mûrement réfléchi 4 jours tout en consultant scrupuleusement la bible et la Constitution », a-t-il déclaré. Une manière de laisser entendre que s’il faisait de la résistance, cette démarche machiavélique aurait coûté cher au parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » car cela représenterait une crise institutionnelle grave. D’ailleurs, à entendre les explications d’Honoré Rakotomanana, son départ pourrait être considéré comme anticonstitutionnel. L’ancien Procureur adjoint du tribunal pénal international a rappelé que la démission du président du Sénat n’affiche nulle part dans la Constitution, faisant référence aux articles 74 de la Loi fondamentale qui stipule que seule une faute grave commise peut entraîner la démission du président. C’est pourquoi selon lui, il a choisi le mot « Fitsaharana ». Pourtant, le mot « Fitsaharana » qui signifie « se retirer » ou « s’arrêter » ne figure pas non plus dans la Constitution. Quid alors de la base légale de ce départ forcé de l’ex-numéro Un de la Chambre haute ?

Clash. En tout cas, la question est donc de savoir si cette élection au Sénat ne fera pas l’objet d’une requête auprès de la Haute Cour Constitutionnelle. Les textes stipulent que seuls les Chefs d’Institution sont habilités à saisir la HCC. D’ailleurs, la nomination de Rivo Rakotovao au Sénat a déjà provoqué des polémiques car elle n’a été faite que sept mois après la démission de l’ancien Sénateur Ahmad élu président de la Confédération Africaine de Football. Pourtant, la Haute Cour Constitutionnelle, dans son arrêt rendu le 30 mars 2017 a ordonné au président Hery Rajaonarimampianina de nommer un sénateur remplaçant avant le début de la première session ordinaire qui s’est déroulée au mois de mai. Quoiqu’il en soit, cette démission forcée a provoqué le clash entre le HVM et Honoré Rakotomanana qui est un poulain de l’ancien président Didier Ratsiraka. Une source proche de l’expert en Droit a d’ailleurs fait savoir qu’Honoré Rakotomanana souhaitait aussi démissionner de son poste de Sénateur mais on lui a contraint de  demeurer comme  simple sénateur jusqu’à sa nomination à un autre poste.

Avertissement. Quoiqu’il en soit, cette démission ou retrait (c’est selon) du président du Sénat reflète bien la stratégie du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » en vue de l’élection présidentielle de 2018. Le parti au pouvoir entend tout faire, quitte à offenser ses alliés politiques, pour obtenir un second mandat. Ce énième forcing constitue un véritable avertissement contre le MAPAR, le TIM et les autres forces politiques qui envisagent de rivaliser avec le parti au pouvoir à la Présidentielle. A l’allure où vont les choses, le HVM va forcer l’adoption du projet de Code électoral qui engendre déjà de vives contestations, notamment de la part de l’opposition et des membres de la Société civile à un an de la Présidentielle.

Davis R

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