
Visiblement, le HVM est prêt à affronter une élection présidentielle inclusive tant prônée par la communauté internationale.
La passation de pouvoir entre le président sortant du Sénat Honoré Rakotomanana et le président entrant Rivo Rakotovao s’est déroulée hier matin au Palais de Verre d’Anosikely. Une occasion pour ce dernier de déclarer devant les sénateurs, le président de l’Assemblée nationale Jean Max Rakotomamonjy et plusieurs membres du gouvernement que la prochaine élection présidentielle aura lieu en 2018. Mais avant cette échéance électorale, le président national du HVM, qui devrait se conformer à l’article 49 de la Constitution (cet article dispose que les fonctions du président de la République sont incompatibles avec toute activité au sein d’un parti ou d’un groupement politique) durant sa présence à la tête de l’Etat après la démission du président candidat, estime que la Loi fondamentale devra être retouchée. En fait, la logique est encore une fois confirmée hier. En effet, avec l’accession de Rivo Rakotovao à la présidence du Sénat, l’actuel président de la République Hery Rajaonarimampianina sera le candidat du parti au pouvoir à l’élection présidentielle de 2018.
Candidat de substitution. Hery Rajaonarimampianina ne sera plus donc un candidat de substitution comme en 2013. Hier, le président national du HVM voulait prévenir qu’il n’y aura plus de « Ni…, ni… » en 2018, tout en sachant très bien que le nom de l’actuel chef de l’Etat figure dans la liste des 109 personnalités sanctionnées par l’Union africaine suite au coup d’Etat de 2009. Hery Rajaonarimampianina était à l’époque, rappelons-le, ministre des Finances et du Budget. En préparant l’actuel locataire d’Iavoloha, le parti au pouvoir se conforme en même temps à la « recommandation » de la communauté internationale qui ne rate aucune occasion pour réitérer que la future élection présidentielle doit être inclusive et ouverte. Jusqu’ici, deux autres personnalités brigueront la magistrature suprême : Marc Ravalomanana qui a déjà officialisé sa candidature et Andry Rajoelina dont les lieutenants préparent le terrain depuis un certain temps.
Lois électorales. Malgré la détermination du HVM à affronter Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, de nombreux partis politiques sont inquiets quant à la transparence et à la crédibilité des futures élections. Ces formations politiques, en majorité de l’opposition, se sont réunies hier pour la seconde fois à l’Hôtel Colbert à Antaninarenina. Elles ont dénoncé les projets des lois électorales élaborés par le comité interministériel chargé de la révision de l’encadrement juridique du processus électoral et qui ont été soumis à la consultation des forces vives de la Nation le 26 octobre dernier à l’hôtel Carlton à Anosy. Reste à savoir jusqu’où ces formations politiques de l’opposition réunissent leurs forces pour torpiller les manœuvres politiques du HVM qui veut à tout prix garder la magistrature suprême après l’élection de 2018.
- R. Eugène