Le pli est pris comme on le dit familièrement. L’installation de Rivo Rakotovao à la présidence du Sénat n’a plus à être discutée et les protestations respectueuses de tous les commentateurs n’y changeront rien. Il faut maintenant passer à une étape suivante : la préparation de la campagne du président Hery Rajaonarimampianina à l’élection de 2018.
Le déroulement d’un plan précis
Aujourd’hui, le sénateur Rivo Rakotovao est véritablement l’un des hommes-clés du dispositif qui va se mettre en place pour assurer la réélection du président sortant. Le régime a agi habilement pour ne pas encourir les reproches de la communauté internationale. Il n’a pas plus besoin d’artifices juridiques pour gêner les rivaux potentiels de son champion. Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, cependant, ne vont cependant pas prendre le départ de cette course électorale dans les mêmes conditions que Hery Rajaonarimampianina. Ce dernier disposera de toutes les prérogatives de la puissance publique. C’est une étape importante qui a été franchie, mais les stratèges du régime doivent encore peaufiner leur plan. Il reste un an avant le premier tour de l’élection présidentielle et d’autres moyens devraient être déployés pour gêner les autres candidats. Certains partis politiques ne cachent pas leur appréhension sur la manière dont va être élaboré le nouveau code électoral. Ils craignent qu’il suive le même chemin que celui du code de la communication. La loi votée fut totalement différente du projet présenté par les membres de la presse. Actuellement, c’est tout un stratagème qui est mis en place et qui va se dévoiler petit à petit dans les mois à venir. Il faudra que le reste de la classe politique et les membres de la société civile soient vigilants et opposent ses arguments de manière rationnelle pour empêcher certaines dérives. Il est nécessaire de rester lucide et de ne pas céder à l’arbitraire qui risque de s’installer.
Patrice RABE