Il y aura encore une hausse du taux d’inflation pour les six prochains mois, selon les perspectives de cette Autorité monétaire.
Dans le cadre de la revue trimestrielle de la politique monétaire, le Comité Monétaire de la Banque Centrale de Madagascar a décidé lors de sa réunion d’hier, de relever pour la 2e fois le taux directeur de 9% à 9,5% à compter du jeudi 09 novembre 2019. En outre, le coefficient des réserves obligatoires est maintenu à 13%. Le Gouverneur de la Banque Centrale, Alain Rasolofondraibe, l’a annoncé hier lors d’une conférence de presse. La dernière révision à la hausse de ce taux directeur a eu lieu le 11 mai de cette année, et ce, passant de 8,3% à 9%.
Hausse des importations. « Cette décision a été prise en égard à l’évolution de la conjoncture économique. En effet, une hausse du taux d’inflation est observée en fin août 2017, atteignant les 8,2% contre 7% pour la même période de 2016. C’est dû principalement à la forte progression des prix des produits locaux. Au niveau du secteur extérieur, le déficit du compte courant s’est amplifié à 136,3 millions de DTS sur les neuf premiers mois de l’année au lieu de 128,1 millions de DTS pour la même période de 2016. La hausse importante des importations dans presque toutes les catégories des biens comparée à l’évolution des exportations tirée notamment par les produits comme la vanille, le girofle, le cobalt et les produits de la zone franche, en est l’origine », a-t-il expliqué.
Taux de change. Et parlant des opérations en capital et financières, le solde s’est dégradé de manière significative entre les deux périodes. En effet, l’excédent de ce solde est passé de 236,5 millions de DTS l’an dernier à seulement 175,2 millions de DTS en 2017. Cette évolution défavorable a été attribuable à la fois au compte de capital et au compte financier. Pour ce qui est des réserves officielles de change, l’encours à la fin septembre 2017 s’est chiffré à 1.274,4 millions USD, soit l’équivalent à 3,5 mois d’importation de biens et services non facteurs. C’est également stable comparé à 2016. Et sur le MID, le taux de change réel s’est apprécié de 8,7% à la fin de septembre dernier par rapport à la fin de décembre 2016. Au niveau des finances publiques, un déficit de 529,2 milliards Ar au niveau des Opérations Globales du Trésor est enregistré en raison de la hausse des dépenses courantes liées aux problèmes de sécheresse et au passage des cyclones durant les premiers mois de l’année. En outre, la base monétaire a augmenté suite aux interventions de la Banque Centrale afin de réguler la liquidité bancaire. Et l’évolution de la masse monétaire est relativement stable.
Hausse du taux d’inflation. « Quant aux perspectives pour les six mois à venir, la Banque centrale prévoit encore une hausse du taux d’inflation de 8,5% au 4e trimestre de 2017 et 8,3% au premier trimestre de 2018, en moyenne période. Cette hausse sera respectivement de 8% et de 7,9% en fin de période. Ces prévisions sont basées sur l’augmentation des cours des produits pétroliers à court terme et l’évolution des prix dans les pays partenaires. Et ces variables exogènes peuvent avoir des incidences sur les prévisions du prix intérieur à travers le prix des produits importés. Pour les variables endogènes, le déséquilibre des encaisses réelles de la monnaie persiste et renforce l’accroissement des prix sur les six prochains mois. Toutefois, l’appréciation en termes réels de la monnaie pourrait atténuer cette hausse des prix », a fait savoir le Gouverneur Alain Rasolofondraibe. En outre, l’afflux de devises en provenance de l’extérieur se poursuivra compte tenu des déblocages des aides extérieures et des recettes attendues du secteur privé.
Navalona R.