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lundi, juillet 7, 2025
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Chronique de Mickey : Il était une fois l’AEOM puis deux fois la RNS

D’un évènement politique, l’on a bien peur qu’elle n’est devenue que folklorique, voire commerciale. La RNS (Rencontre Nationale Sportive) n’est pas une émanation de ce que les militants de l’AEOM (Association de Etudiants Malgaches d’Origine Malgache) de tradition  ont voulu, mais une usurpation d’une marque déposée. La composition sociologique des Malagaches établis en France, en particulier, il est vrai, a changé. Jadis, composée essentiellement d’étudiants de passage, cette communauté est aujourd’hui formée d’exilés économiques nostalgiques du pays et dont le retour est encore en incertain dans leur esprit. Les origines et l’évolution historique de l’AEOM  semblent être occultées par les fervents animateurs de la RNS actuelle. Si en 1934, année de la création,  les Albert Rakoto Ratsimamanga, Razafy Andriamiahaingo et autres fondateurs historiques  étaient considérés comme étant des avant-gardistes d’un nationalisme prônant jusqu’à l’indépendance, Ils (des intellectuels) étaient surtout les porte-paroles des exactions subies par les Malgaches et commises par l’administration coloniale à Madagascar. Ce faisant, ils plaidaient la cause nationale auprès des instances nationales métropolitaines et internationales  et comme il y a un parallèle entre la situation politique à Madagascar et la tendance, il faut le dire, des « militants » et surtout après la  Seconde Guerre mondiale, l’obédience avouée de l’AEOM était celle du MDRM. Puis, dans les années cinquante, la lutte pour l’indépendance fut plus précisée avec les Richard Andriamanjato  et Charles Ravoajanahary qui ont marqué le tournant idéologique vers un courant AKFM. Ensuite, dans les années soixante dix, comme le courant contestataire à Madagascar, celui de l’AEOM  se convertit vers le mode de pensée  du MONIMA  tendance maoïste (Ratsiraka s’en prévalait ou laissait l’entendre, d’ailleurs). Les militants conscients de leurs difficultés devant le mode production dominant capitaliste a voulu renforcer sa base et surtout face aux errances idéologiques de ses anciens membres ont créé comme forme de mobilisation  la RNS, dans le but d’élargir son assise et les sections devenues minuscules de différentes villes de France. Ils se devaient de rameuter les quelques militants sincères et surtout les compatriotes désireux de se rencontrer en un lieu. Avec comme élément fédérateur, disons le sport. Des mots d’ordre furent donnés comme « Un esprit sain dans un corps sain »  et surtout le « Le firahalahiana aloha vao fifaninana », « Amitiés d’abord, compétition après » ou pour marquer la solidarité entre les élites malgaches de l’étranger avec leurs compatriotes au pays. Enfin, l’AEOM, avec la recomposition sociologique des Malgaches à l’étranger, la communauté est devenue une diaspora avec les conséquences qui suivent, s’est périclitée pour disparaître .Mais la RNS renaît de ses cendres. Avec des méthodes modernes de marketing, la RNS est devenue un tournoi exclusivement sportif qui gagne en notoriété jusqu’à vouloir entrer le champ politique du pays d’origine, mais espérons que l’essence de sa création ne se perde pas pour se confondre avec une manifestation des ressortissants des Territoires d’Outre Mer.

M. Ranarivao

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