La situation serait, semble-t-il, maîtrisée dans ce domaine si sensible de l’épidémie de peste. Le conditionnel est de rigueur même si il n’y a plus ces chiffres effrayants des premiers jours. Acceptons l’affirmation du docteur Eric Bertherat, spécialiste en épidémiologie l’OMS, soutenant que les risques de contracter la maladie sont extrêmement faibles. Maintenant, cependant, les aides internationales arrivent et il est nécessaire de les utiliser à bon escient. La leçon doit être retenue. Ces moyens ne seront peut- être plus utilisés pour le moment, mais doivent servir la saison prochaine.
Ne plus être pris au dépourvu la prochaine fois
Madagascar est un des pays où la peste réapparaît tous les ans. La vigilance des autorités a été prise en défaut cette fois-ci. On affirme que le budget prévu pour lutter contre la peste a été dépensé bien avant l’apparition de l’épidémie, cette année. Le ministère de la Santé n’a réagi que très tardivement et il lui a fallu prendre le taureau par les cornes. Les mesures ont été sévères et elles ont finalement porté leurs fruits. La situation a été maîtrisée, mais elle fut alarmante et la panique et la psychose qu’elle a engendrées ne seront pas oubliées de sitôt. Comme il est de coutume dans ce cas, les organisations internationales se sont vite manifestées, mais elles ne réagissent que lentement, car elles veulent avoir un rapport précis de ce qui se passe sur le terrain et évaluer les besoins réels des autorités sanitaires. C’est donc la raison pour laquelle les fonds n’ont été débloqués que récemment. L’Union européenne, la Chine, la Banque mondiale et les Etats-Unis vont apporter plusieurs millions de dollars d’aide pour la lutte contre la peste. Il ne s’agit pas de numéraires, mais de moyens matériels. Comme l’épidémie semble avoir été contenue, on serait tenté de croire qu’ils arrivent trop tard. Mais ils sont utiles, car ils vont permettre de consolider les efforts déjà fournis. Et ceux qui ne serviront plus cette année vont être mis en réserve pour la saison prochaine. A quelque chose, malheur est bon. Les autorités ne seront donc plus prises au dépourvu. La leçon doit être retenue.
Patrice RABE