Une vingtaine d’experts de haut niveau se sont réunis la semaine dernière à Rabat, au Maroc, dans le cadre d’un atelier sur la mise en place du Fonds de développement des villes africaines (FODEVA).
Organisé par la CGLU Afrique (Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique) les 30 et 31 octobre, cet atelier fait suite aux travaux menés à la suite de la conférence tenue en novembre 2014 à Marrakech, portant sur le thème du financement des villes africaines. Au cours de cette conférence a été, en effet, le véhicule financier destiné au financement des villes africaines, appelé Fonds de Développement des Villes Africaines (FODEVA). Un fonds ayant pour objectif de permettre aux villes d’émettre des obligations sur les marchés nationaux ou internationaux de capitaux.
Collectivités. L’atelier de Rabat a ainsi vu la participation de spécialistes de la levée des fonds sur les marchés financiers ; de responsables de banques de développement, de fonds ou banques de développement dédiés aux collectivités territoriales ; de gestionnaires d’actifs dans des banques privées internationales ; et de responsables d’agences de notation ainsi que de représentants d’administrations nationales et territoriales.
Il en est ressorti un constat de l’urgence de la mise en place du véhicule spécialisé dans la levée des fonds et l’accès des collectivités territoriales d’Afrique. Un véhicule qui prendra le nom de Fonds de Développement des Villes d’Afrique. Le FODEVA devra alors répondre au besoin, d’une part, de vendre la destination collectivités territoriales d’Afrique aux investisseurs, et d’autre part, de préparer la capacité d’absorption et de gestion de la dette par lesdites collectivités. Ce fonds doit permettre aux collectivités ou aux institutions nationales spécialisées dans les prêts aux collectivités d’emprunter sur une durée de 7 à 15 ans pour financer les projets de développement.
Apport. Pour la phase de préparation du démarrage, CGLU Afrique mobilisera deux millions d’euros, dont 1,5 million apporté par les collectivités territoriales, et 0,5 million par les Etats. L’objectif étant de mobiliser 10 Etats et 30 collectivités territoriales apportant chacun 50 000 euros. Ce fonds de démarrage doit être mobilisé avant la fin de l’année 2019. L’entrée en opération du véhicule doit viser une première levée de fonds calibrée autour de 2 ou 3 milliards de dollars, et qui devrait intervenir assez rapidement (échéance 2020). Elle devrait cibler les collectivités ayant une capacité de remboursement avérée. A cet effet, une feuille de route a été définie pour, entre autres, définir la structure du capital et le portefeuille de risque, mais également pour présenter les bénéfices de ce véhicule et impliquer les Etats pour obtenir leur avis de non-objection. Il s’agira, enfin d’organiser un road show le véhicule financier.
Le groupe d’experts ambitionne de finaliser cette feuille de route en vue de présenter le Fonds de Développement des Villes Africaines comme véhicule de financement crédible lors du Sommet Africains de 2018.
Recueillis par Hanitra R.