Serge Zafimahova, a été un homme de confiance et un fidèle sans état d’âme du Professeur Albert Zafy. L’ancien Dircab du Prof a montré sa fidélité en étant discret mais efficace même lors des derniers jours de l’ancien Président de la République jusqu’à l’organisation des obsèques dosant les côtés officiel, religieux, familial, traditionnel et populaire. Alors que le chirurgien vient de se hisser au sommet de l’Etat après le mouvement populaire de 1991, ce dernier a fait appel aux Forces Vives France et c’est ainsi que Serge Zafimahova a été amené à diriger son cabinet au sein de la Haute Autorité de l’Etat (HAE). De mars 1992 à janvier 1996, il a dirigé dans la plus grande discrétion, entre autres attributions, les services de renseignement (DGDIE, 2e Bureau, gendarmerie, police nationale) sans que son entourage et ses cercles relationnels ne sachent sa mission. C’est ainsi qu’il a côtoyé la politique internationale au plus haut niveau. Depuis, ce zafiste, à l’instar de Serge Radert et d’autres, n’a plus quitté le cercle de l’ancien Président même pendant les longues années de traversée de désert politique de ce dernier après la chute de la première partie de la Troisième République. Serge Zafimahova a quitté le cercle du pouvoir en 1997 et devient un membre reconnu de la société civile.
Architecte de la privatisation. Avec un cercle d’amis, Serge Zafimahova a créé le Club Développement et Ethique (CDE) en septembre 2000. Connu par son franc-parler pour dénoncer la mauvaise gouvernance, il n’hésite pas aussi à écrire ses point de vue sans rien concéder tout en apportant des propositions. Cet ancien correspondant du quotidien Madagascar Tribune à Paris à la fin des années 1980 n’a jamais caché son penchant pour l’écriture et c’est ainsi qu’il est l’auteur de plusieurs ouvrages analytiques. Sa fierté était que son livre « Madagascar dans le tourbillon des relations internationales » a été référencié dans la bibliographie à lire de la filière sciences politiques section africaine de l’Université de Vienne, il y a une dizaine d’années. C’est surtout le livre « Jeu de Fanorona autour de la privatisation à Madagascar » paru en Mai 1998 qui a permis de faire connaître une autre facette de ce psychologue de formation comme un stratège réputé. Il fournit dans le livre des éléments d’analyses, il fait le bilan des privatisations passées, il démonte les montages les plus complexes dont les dessous des cartes qui ont miné la privatisation durant la seconde République, et il explique les objectifs de la nouvelle politique de privatisation dont il a été un des architectes.
Pratiquant d’aïkido. Deuxième fils dans une fratrie de 6 enfants, Serge Zafimahova est à la fois passionné de lecture, de football, d’équitation et amateur d’arts martiaux particulièrement l’aïkido. Mais, il oublie très vite ses hobbies quand la chose publique est mise sur le tapis. Sa disponibilité est remarquable quand il s’agit de questions relatives à l’intérêt national. Durant la période transitoire, par exemple, durant laquelle la gouvernance publique était au plus mal, Serge Zafimahova, alors qu’il n’avait ni titre ni fonction sous le mandat du Premier Ministre Omer Beriziky, a dirigé la délégation officielle négociant avec la Banque Mondiale pour la mise en œuvre du Programme de Gouvernance et de Développement institutionnel Phase II (PGDI 2). En devenant aujourd’hui le Président des Organisations de la Société Civile pour les Industries Extractives (OSCIE), l’administration des mines et du pétrole et les professionnels du secteur savent qu’ils auront à faire à un homme travaillant ses dossiers et qui impulsera les positions de la société civile avec conviction et technicité.
Recueillis par R. Eugène