L’augmentation des dépenses pour la sécurité publique et les secteurs sociaux a été acclamée par les députés, qui ont voté le Projet de loi de finances, hier. Cependant, ces parlementaires tiennent toujours à avoir leurs 4×4.
Une croissance économique de 5,1% ; une politique fiscale et douanière incitative ; un taux d’inflation limité à 7,8%… tels sont les éléments marquants dans le Projet de loi de finances 2018. Ces indicateurs affichent une bonne évolution macroéconomique. En effet, le taux de croissance pour l’année prochaine s’améliorera d’un point de pourcentage, par rapport à l’estimation pour 2017. D’après l’exposé des motifs dans ce Projet de loi, cette croissance est surtout tirée par le secteur secondaire. Néanmoins, le secteur primaire aura également une croissance de 3,2%, contre un taux négatif de -1,8% pour cette année en cours. Pour le secteur tertiaire, le taux de croissance pour 2018 est estimé à 5,9%. Du côté des réserves en devises, Madagascar devrait disposer de l’équivalent de 4 mois d’importations. Les recettes fiscales de l’Etat s’amélioreront également et atteindront 4811 milliards d’Ariary, soit une augmentation de 18% par rapport à celles de 2017. Ces recettes seront composés de 2555 milliards collectés par la Direction Générale des Impôts ; et de 2256 milliards d’Ariary, par la Direction Générale des Douanes.
Changements. Le PIB (Produit intérieur brut) de Madagascar en 2018 est estimé à 40 497 milliards d’Ariary. Les dépenses de l’Etat Malagasy devraient représenter 19,9% de cet agrégat, selon le Projet de loi, ce qui engendrera un déficit budgétaire de 3,5% du PIB. Pour améliorer les recettes, une politique marquée par l’incitation fiscale et la simplification et l’allègement des procédures visant à lutter contre le secteur informel, figure dans le projet de loi de finances 2018. Dans ce contexte, le seuil d’assujettissement à l’IS (Impôt synthétique), à l’IR (Impôt sur le revenu) et à la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) est porté à 100 millions d’Ariary, contre 20 millions d’Ariary auparavant. Une augmentation des taxes spécifiques sur certains produits pétroliers, figure également dans le projet de loi. Par contre, les aliments thérapeutiques prêts à l’emploi bénéficient d’exonération à la TVA, pour leur importation et leur vente locale. Bref, plusieurs changements sont prévus par le Projet de loi, qui va maintenant être discuté auprès de la Chambre Haute. A vue d’œil, ce document est apprécié par les parlementaires, qui n’ont tout de même pas oublié de poser des questions sur l’achat de leurs 4×4…
Antsa R.