
Les pressions se multiplient pour que la prochaine élection présidentielle soit inclusive.
L’ancien président Marc Ravalomanana a réussi ses lobbyings auprès de l’Union auropéenne. En effet, au lendemain de sa rencontre à Bruxelles avec le député européen Louis Michel, le Parlement européen a sorti avant-hier une résolution accablante sur Madagascar. Cette résolution a été également influencée par les résultats des rencontres que le président national du TIM a eues avec des hauts responsables français au Quai d’Orsay (Paris) et allemands à Bonn en marge de la COP23. Sur les prochaines élections présidentielles, le Parlement européen invite l’Union européenne à veiller à ce que les préparatifs « n’excluent personne, soient transparents et soient acceptés par tous». Sur l’affaire Claudine Razaimamonjy, il invite le gouvernement malgache à « laisser la justice suivre son cours normal en toute indépendance ». La résolution souligne que « la politique ne doit pas s’immiscer dans la justice » et que « le Bianco doit être autorisé à mener librement ses enquêtes liées à la corruption». « Le principe de séparation des pouvoirs doit être strictement respecté. », insiste le Parlement européen.
Prédicateurs étrangers. Quant au code de la Communication dont l’application divise les professionnels de la presse, le Parlement européen demande au gouvernement d’une part de rétablir toutes les libertés individuelles et collectives ; et d’autre part d’« abroger les éléments restrictifs » de ce code. Par ailleurs, Bruxelles déplore le « regain d’activité des prédicateurs étrangers qui obligent les élèves à se convertir à une forme extrémistes de l’Islam ». L’affaire Antsakabary est aussi soulevée dans la résolution du Parlement européen. Ce dernier se dit « préoccupé par l’implication d’agents des forces de l’ordre dans des exécutions extrajudiciaires et demande qu’une enquête indépendante et impartiale soit menée sur l’incendie de cinq villages d’Antsakabary. »
Elections crédibles. Revenant sur les prochaines élections présidentielles, le Parlement européen réitère que « seuls le dialogue et le consensus entre tous les acteurs politiques sont susceptibles de garantir la tenue d’élections crédibles dans les délais prévus en 2018. » Il invite ainsi la communauté internationale à adopter toutes les mesures utiles pour que les élections préisdentielles de 2018 soient « libres et régulières ». La résolution du Parlement européen va faire bouger beaucoup de choses dans le processus électoral à Madagascar. Elle intervient d’ailleurs au moment où de nombreux partis politiques et des entités de la société civile contestent l’unilatéralisme du gouvernement dans l’élaboration du code électoral.
Recueillis par R. Eugène