Qui sont les experts en réconciliation nationale ? En effet, le Conseil du Fampihavanana Malagasy (CFM) dépêchera dans les jours qui viennent des experts en la matière selon Maka Alphonse, président de ce conseil. Le but étant de former les membres pour qu’ils soient mis sur le même pied d’égalité quand on aborde le sujet y afférent. Cette mesure prise par le CFM justifie, dans un certain sens, les allégations du Cercle de Réflexion pour l’Avenir de Madagascar (CRAM) selon lesquelles la réconciliation nationale est une épreuve à passer dans laquelle il y a les aspirants – dont le niveau est à réviser – et des experts jouant les chefs d’orchestre. Dans cette même optique, cette décision du CFM remet en cause les différentes qualités pré-requises par le comité national de sélection exigeant, en l’occurrence, « de l’expérience sur les composantes et les éléments du processus de réconciliation nationale » et « le sens de la justice, du devoir, du bien public et de l’intérêt général ». En d’autres termes, les membres du CFM qui ont été sélectionnés et nommés suivant ces critères ne devraient pas être étrangers au concept même de la réconciliation nationale et des comportements inhérents.
Dépendance budgétaire. Par ailleurs, Maka Alphonse a fait savoir que « le budget du CFM pour l’année 2018 s’élève aux environs d’un milliard deux cent mille ariary ». Un budget programme prévu dans le budget général de l’Etat pour l’année 2018 « qui n’a pas été tranché par les membres du CFM », pour reprendre les termes du président. Dans ses explications, Maka Alphonse laisse croire que le CFM a besoin d’une indépendance budgétaire, mais en attendant il faudrait réviser à la hausse le budget de fonctionnement de cet organe. « Dans la loi n°2016-037 relative à la réconciliation nationale, les missions et les attributions du CFM se sont vues augmenter par rapport à celles du FFM », soutient-il. Sur la base de ses explications, tout porte à croire que le CFM connaît le même problème que la Ceni au niveau financier. Les deux organes assurant chacun une mission herculéenne. Maka Alphonse a indiqué que des descentes au niveau des provinces sont programmées dans un futur proche. « Pour commencer, nous serons à Fianarantsoa puis à Majunga et la mission se poursuivra dans la Région Vakinankaratra », informe-t-il. L’objectif étant d’effectuer des échanges avec les populations locales en furetant les points à améliorer sur la conduite du processus de réconciliation nationale. Notons que le CFM tient une réunion extraordinaire pendant trois jours, soit hier, aujourd’hui et demain.
Aina Bovel