Fusion de musique des hauts plateaux et d’opérette occidentale, le « kalon’ny fahiny » va dominer des décennies d’histoire musicale malgache. « L’opérette malgache » fait son apparition dans les années 1930 incarnée par la troupe Jeannette dont le titre « Yaninkaza dia » (fleur sauvage) est devenu un classique. L’âge d’or de l’opérette malgache a lieu dans les années 1950 dominé par le grand compositeur Naly Rakotofiringa. Ludger Andrianjaka qui chante avec Brassens à la Sorbonne en 1956 interprète de sa voix de ténor des textes de la vie rurale.
Exposition universelle de Paris. Vers 1930, les colonisateurs français ont rassemblé les artistes malgaches qui leur sont proches. Ces artistes ont été dirigés par Teraka Ramamonjisoa dit Therack et ont participé à l’Exposition Universelle de Paris en 1931. C’étaient des auteurs comme Rodlish, Ny Avana Ramanantoanina, Jasmina Ratsimiseta, Georges Andriamanantena dit Rado, des chanteurs de renoms comme Beby Rasoanandrianina, Mme Jeannette, Alphonse Rajaona, Ramanda ainsi que le « Mpihira gasy » Razafimahefa. Une prise de son a été faite à Paris et un disque « Kalon’ny fahiny » était sortie.
Le kalon’ny fahiny, qu’on traduit littéralement par « musique d’antan », trouverait son origine au 19e siècle. Alors que Madagascar était encore un « royaume », les missionnaires britanniques ont apporté le piano. Les musiciens malgaches n’ont pas attendu longtemps pour composer leurs propres morceaux et dans les années 20 et 30, pendant la colonisation, le style « kalon’ny fahiny » connaissait son apogée.