Pour la grande majorité de la population, ces deux derniers mois de l’année 2017 vont être particulièrement difficiles à supporter. Les Malgaches ne savent plus à quel saint se vouer pour arriver à survivre malgré les difficultés qui les assaillent. L’insécurité est toujours présente, mais c’est cette hausse vertigineuse du coût de la vie qui va certainement fragiliser encore plus les couches vulnérables de la société.
Des Malgaches asphyxiés par le poids de l’inflation
« Actuellement, on ne vit plus, on survit ! ». Cette apostrophe, on l’entend souvent dans les conversations des personnes qui se rencontrent. Et il ne s’agit pourtant pas d’hommes ou de femmes totalement démunis, mais censés appartenir à la classe moyenne. En fait, aujourd’hui, la classe moyenne n’existe plus, ceux qui en faisaient partie ont rejoint la catégorie des Malgaches en difficulté. En ce mois de novembre, l’inflation semble être généralisée. C’est l’augmentation du prix du riz qui a lancé le train de hausse de tous les produits. Avec un riz à 2400 ariary le kilo, la population ne peut plus s’en sortir. Pour une famille de quatre ou cinq personnes, comme c’est souvent le cas, il n’est plus question de pouvoir manger convenablement. Cet indicateur est le plus visible, mais les autres denrées ont suivi le même chemin. Avec un salaire qui n’a pas augmenté, c’est un véritable calvaire qu’endure la population malgache. Les Malgaches, dit-on, sont durs à la douleur et endurent les épreuves en silence, mais cette patience ne peut pas durer éternellement. Aujourd’hui, il n’existe plus de relais politique pour exprimer cette souffrance ressentie par la majorité des Malgaches. Le régime semble se contenter de cette passivité apparente des citoyens. Cette inflation galopante a des causes qui peuvent être expliquées, mais le pouvoir reste muet. Il lui est peut-être temps de réagir car les Malgaches sont en train de mourir à petit feu.
Patrice RABE