Madagascar – avec le Sénégal, l’Ethiopie, la Gambie et le Zimbabwe – a enregistré une diminution significative du nombre de cas de paludisme en 2016, avec 856.000 cas de moins.
Madagascar en fait partie aux côtés du Sénégal, du Zimbabwe, de l’Ethiopie et de la Gambie, des zones d’espoir de la lutte contre le paludisme dans le monde, selon le rapport 2017 sur le paludisme dans le monde. Ces pays ont enregistré une réduction du nombre de cas de paludisme en 2016. La Grande île a observé la réduction la plus significative : 856 000 cas de paludisme de moins. Ce rapport sur le paludisme dans le monde de 2017, une évaluation mondiale des progrès dans la lutte contre le paludisme, montre que les cas de paludisme et les taux de mortalité ont chuté par rapport aux niveaux de 2010. Il n’en est pas moins que les progrès commencent maintenant à stagner, amenant les acteurs de la lutte à souligner la nécessité de relancer la machine afin de pouvoir éliminer le paludisme. Le rapport souligne alors le besoin d’un leadership fort, d’un engagement financier plus fort et d’une expansion d’outils vitaux pour éliminer le paludisme en Afrique à l’horizon 2030.
Il faut savoir que les cas de paludisme ont augmenté dans tout le continent africain, avec 194 millions de cas signalés en 2016, si l’année précédente, ce nombre était de 191 millions. Au cours de la même période, le taux de mortalité dû au paludisme en Afrique a été divisé par 2000. Quatre pays en Afrique ont enregistré plus de 250 000 cas de plus en 2016 par rapport à 2015 : le Rwanda, le Nigéria, la République démocratique du Congo et le Niger, avec un total de huit pays africains qui enregistrent en 2016 une hausse du nombre de cas supérieure à 20 %, comparé aux chiffres de 2015.
Progrès et risques. Le Roi Mswati III du Swaziland, président de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme, n’a pas manqué de relever ces succès. « En tant que dirigeants africains, nous devons mettre à profit le Rapport sur le paludisme dans le monde 2017 comme motivation pour renouveler nos efforts pour lutter contre l’une des maladies les plus dévastatrices de notre continent. Le Rapport de cette année nous rappelle ce qu’il arrivera si notre engagement faiblit. Les progrès enregistrés par Madagascar, le Sénégal, le Zimbabwe, l’Éthiopie et la Gambie sont admirables, et nous montrent que nous pouvons en faire davantage pour sauver nos familles, nos communautés et nos pays de cette maladie. Nous pouvons tirer des leçons de leurs succès pour reproduire cette réussite sur tout le continent », a-t-il déclaré. Propos renchéris par Joy Phumaphi, secrétaire de direction de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme qui a affirmé que le rapport sur le paludisme dans le monde de cette année nous alerte que le continent risque de perdre les progrès et les acquis dans la lutte contre le paludisme et la mortalité en Afrique en l’absence d’efforts encore plus soutenus pour combattre cette maladie. « Nous ne pouvons oublier le coût de cette maladie sur nos peuples et nos économies. L’an dernier, le paludisme a tué 407.000 personnes sur le continent, et nous avons perdu l’équivalent de 12 milliards de dollars en productivité, en investissements et en coûts de santé associés. Pour chaque dollar que nous investissons dans le contrôle et l’élimination du paludisme, nous faisons un bénéfice de 36 dollars pour nos économies. Pour se remettre sur les rails pour atteindre notre objectif d’une Afrique sans paludisme d’ici 2030, il faut que nos dirigeants donnent la priorité au financement de la lutte contre le paludisme, qu’ils développent l’accès aux interventions et nouveaux outils qui permettent de sauver du paludisme et qu’ils renforcent les systèmes de santé. La communauté internationale doit également soutenir ses engagements à ces efforts », a-t-il affirmé.
Données fiables. D’autres progrès méritent également d’être signalés. En effet, les pays africains sont également bien plus performants dans la collecte de données sur les cas et les décès dus au paludisme. En 2016, 37 des 46 pays appartenant à la région Afrique selon l’OMS ont indiqué qu’au moins 80 % de leurs centres de santé avaient enregistré des données liées au paludisme sur leur système d’information de santé national. Des progrès appelés à être étendus vers l’ensemble du continent afin que celui-ci dispose de données fiables et à jour permettant des prises de décisions pertinentes et efficaces pour en venir à bout d’une maladie meurtrière, et pourtant évitable et traitable.
Recueillis par Hanitra R.